Qui coupera l'élan de l'autre ? C'était la grosse question de cette 9e journée où le Nice-Lyon qui suivait dans la soirée était du même acabit.
En inscrivant un but dès la 3e minute sur un coup franc magnifiquement dévié par Germain, les Monégasques ont imposé d'entrée leurs empreintes (0-1). Ils privaient les hommes de Dupraz de la confiance qu'ils avaient accumulée à domicile. Monaco maîtrisait le tempo. Techniquement, il n'y avait pas photo ; mais s'installait alors une espèce de faux rythme. Le piège de la facilité guettait l'ASM. Clairement. D'autant que le socle défensif semblait un peu plus friable.
Par deux fois, Subasic a dû sortir l'arrêt qu'il fallait, la faute à des duels perdus (6' et 12') et autres actions dangereuses du feu follet Braithwaite (29'). L'homme du match. Vous l'aurez compris, ce n'était pas vraiment une surprise de voir le Danois passeur décisif de la tête pour l'égalisation de Trejo à bout portant (65', 1-1). Et tout ça au milieu d'une défense complètement spectatrice.
Subasic : « Tourner la page »
Le début de la fin. La coque était percée et l'eau n'avait plus qu'à s'engouffrer pour envoyer au fond le navire rouge et blanc (Braithwaite par deux fois 83', 86', 3-1).
« On a joué quinze minutes », regrettait Subasic qui ne voulait pas trop broyer du noir. « Ce n'est jamais simple de jouer ce type de rencontre quand beaucoup de joueurs sont partis en sélection. On avait peut-être besoin d'une gifle, espérons que ça nous réveille pour la suite. On va vite tourner la page et avancer ».
Il faut dire que le score reflète assez bien la rencontre. « La première mi-temps a été équilibrée, mais en deuxième, nous avons perdu beaucoup de duels, constatait Jardim, le ton grave. On n'était pas présent sur les seconds ballons. »
La deuxième période a été complètement à l'avantage des Toulousains, plus athlétiques. Au fil de la rencontre, les hommes de Dupraz rongeaient le milieu de terrain de l'AS Monaco. Moutinho, Silva ou même Fabinho peinaient à exister.
Le coup de fouet attendu par la rentrée de Lemar n'a été qu'une étincelle. Toulouse en voulait bien plus. Et c'est toute la maison ASM qui s'écroulait petit à petit à l'image de sa défense. Pourtant si solide depuis le début.
« C'est collectif, il n'y a pas que les défenseurs à pointer du doigt, c'est comme ça », calmait Suba, pressé d'être à Moscou mardi, en Ligue des champions. Au final, l'autopsie d'une claque est simple : on l'a méritée, on la prend. Point. Du côté de Monaco, on assumait pleinement. À la sortie du vestiaire, on parlait « d'accident », de « match sans ».
Germain : « ça nous servira de leçon »
Question de mental ? De physique ? « Je ne sais pas, lâchait Valère Germain. Toutes les équipes passent au travers dans la saison et c'est ce qui s'est passé pour nous ce soir. On n'a pas été bon dans les duels et dans l'intensité. On n'a pas su jouer au ballon ».
Est-ce grave docteur ? « C'est une claque qui nous servira de leçon. Mais beaucoup d'équipes perdront à Toulouse, je vous le dis ». Sur ce point, le buteur du soir n'a pas tort. Ce sera compliqué de bouger ces Toulousains dans leur bastion cette saison. « Il ne faut pas tout jeter non plus avec cette défaite. ça n'enlève rien à notre bon début de saison », tempère Germain.
Rien de mieux que le froid russe pour remettre les idées en place. Et puis deux claques, coup sur coup, ça ferait beaucoup...
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