C'est un fait, Monaco terminera encore la saison sans titre. Encore. Battue par Sochaux (1-2), dix-neuvième de Ligue 2, en huitième de finale de Coupe de France, l'AS Monaco est éliminée de toutes les coupes. Jusqu'en mai, l'équipe de Leonardo Jardim n'a plus que le championnat à se mettre sous la dent.
Treize matches, donc, pour valider cette deuxième place et «réussir» sa saison. Alors qu'il y a encore un an, à même époque, Monaco était engagé sur quatre tableaux, la chanson est bien différente cette saison. Sur un terrain catastrophique, avec un froid glacial et de la pluie, Sochaux a fait preuve de plus de détermination et d'envie que les Monégasques.
«C'est impossible d'aligner plus de trois passes sur ce terrain», pestait Jardim. Dommage car sur le pré, l'équipe alignée n'avait rien d'une formation bis : Moutinho, Silva, Raggi, Fabinho ou encore la recrue Jemerson. Sur le papier, il n'y avait rien à craindre d'une équipe qui n'a plus gagné un match de championnat depuis le mois de décembre. Pourtant, la victoire sochalienne ne souffre d'aucune contestation. Pas de faute d'arbitrage, ni d'attaque-défense.
Sochaux a gagné en jouant.
Le deuxième but en est la preuve, le jeune Sacko s'est amusé de Raggi avec un cadrage-débordement qui se termine sur une lourde du gauche dans les ficelles (54'). Après Hatem Ben Arfa samedi, l'Italien a de nouveau pris un torticolis.
Pas sympa.
Rebondir dans le chaudron
Avant ce magnifique but, Paul Nardi avait déjà été chercher la gonfle au fond des filets sur une grossière erreur de relance de Fabinho (plein axe) dont a profité Martin.
L'égalisation de Tiémoué Bakayoko, de nouveau buteur après Nice, n'a rien changé. Comme lors du derby, l'ancien Rennais a marqué de la tête sur un coup-franc de Moutinho, l'une des rares combinaisons qui a fonctionné hier. La preuve, le binôme était à deux doigts de remettre le couvert avant la pause, dans l'un des rares temps forts monégasques.
Vagues jaunes en rafales
Le reste du temps, la défense du Rocher a pris des vagues jaunes en rafales. Que ce soit Sacko ou Thuram (fils de), les couloirs étaient en feu et certains Asémistes ont passé une sale soirée (Wallace et Almamy Touré notamment), la bonne prestation de Jemerson étant l'un des seuls motifs de satisfaction du back four. Difficile de savoir ce qui n'a pas marché. L'animation offensive était au point mort.
Helder Costa a été brouillon et Guido Carrillo continue d'enfiler les matches sans relief. On pensait l'Argentin débloqué avec sa prestation contre Toulouse, avec le temps, cela ressemble plus à un accident qu'à un déclic. Incapable de gagner un duel, ni de faire jouer ses copains, l'ancien d'Estudiantes n'est pas d'une grande aide pour ses copains. Hier, le collectif a toussé et Sochaux en a profité.
Une chose est sûre, la vitrine à trophées du club va encore prendre la poussière une saison de plus. En attendant de faire « F5 » sur la case palmarès, Monaco doit déjà rebondir. Et ça commence samedi à Saint-Etienne.
Une victoire serait la bienvenue pour oublier le couac de Sochaux et, surtout, pour valider au plus vite cette deuxième place.
C'est la seule chose qui reste à sauver…
Jemerson, première encourageante
Pour ses premiers pas sous le maillot de l’AS Monaco, Jemerson a connu un baptême glacial sur la pelouse de Bonal. Avec une défaite collective mais une première sortie encourageante. Froid, pluie, neige par moments, grêle, vent, l’ancien de l’Atlético Mineiro a dû se demander pourquoi le ciel célébrait de la sorte sa première sortie officielle.
Histoire de le mettre dans les meilleures dispositions, Jardim lui avait d’ailleurs adjoint deux chaperons : Wallace en défense et Fabinho devant lui. Deux copains. Deux compatriotes. Idéal pour être dans un fauteuil et commencer son adaptation. Placé axe gauche, le Brésilien n’a pas mis longtemps à se chauffer.
Intéressant dans les premières relances vers l’avant, il a très vite fait apprécier sa pointe de vitesse quand le jeune Sacko est venu dans son secteur. Sans parler de son tacle glissé façon « Mario Yepes » au cœur de la surface, toujours sur Sacko (29’). Au-delà de ses gestes défensifs – sûrs – c’est l’attitude dégagée par le Brésilien qui a détoné.
Jemerson n’a pas hésité à demander la balle pour repartir de derrière et il s’est vite imposé comme le premier relanceur. En même temps, avec Wallace en binôme, cela coulait de source. En l’observant, on a pu s’apercevoir que le garçon possédait toute la panoplie du défenseur moderne: lecture du jeu, relance, anticipation, bon des deux pieds mais surtout, il a énormément communiqué avec ses coéquipiers, n’hésitant pas à les replacer ou à enclencher le pressing.
Dans les gestes, les attitudes, on a pu déceler un garçon engagé. En manque de rythme – il n’avait plus joué de match officiel depuis décembre – il a eu un gros coup de pompe à partir de l’heure de jeu, terminant même avec des crampes. Logique. Cela dit, pour une première, c’était loin d’être une sortie ratée. On a vite envie de le revoir.
«Très difficile de jouer»
Leonardo Jardim: «Nous avons raté notre objectif. C’était très difficile de jouer au football sur ce terrain, c’était un combat physique entre deux équipes et avec un ballon. Les équipes de Ligue 2 sont très solides, c’est difficile de les jouer. Sochaux a fait deux bonnes transitions, pour deux buts, et nous avons perdu. Notre attaque n’est pas très costaude, que ce soit Lemar, Silva, Vagner Love, c’est difficile de jouer dans ce genre de conditions. C’était aussi difficile pour Jemerson, qui est un joueur technique.»
Tiemoué Bakayoko: «On est tombé sur une bonne équipe de Sochaux. On a eu des occasions mais on n’a pas réussi à les concrétiser. C’est décevant de se faire éliminer par une équipe de Ligue 2. Il faut se projeter sur le match de Saint-Etienne car il ne nous reste plus que le championnat. On va vite oublier cette contre-performance car on ne peut pas revenir en arrière. On est déçu, on est éliminé mais faut passer à autre chose et faire de bonnes choses en L1.»
commentaires