Cette fois, ça ne lui a pas souri. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé, mais Kylian Mbappé a rencontré une légende, en la personne de Gianluigi Buffon. La veille, le capitaine turinois avait annoncé « être né pour jouer ce genre de match. » Hier soir, il s'est sublimé, rappelant que le temps n'avait pas de prise sur lui. En 1998, quand Mbappé a vu le jour, Buffon, lui, jouait en Serie A depuis plus de trois ans, déjà. Deux décennies sont passées et le grand « Gigi » n'a pas pris une ride. Il rayonne plus que jamais, épaulé par une défense de fer que Mbappé a tout de même sacrément secouée par moments. Dès la 13e minute, sur une première merveille de centre de Dirar, le jeune international s'est essayé de la tête. Une tentative un peu timide pour perturber le gardien turinois, serein sur sa ligne. Dans la foulée, à la réception d'une nouvelle « galette » de Dirar, Mbappé a cru refaire le coup de City ou Dortmund. D'une déviation du gauche en une touche, il a obligé Buffon à une parade miraculeuse, sans doute le tournant de cette rencontre. Beau joueur, le « vétéran » est allé réconforter celui qui pourrait être son fils d'une tape amicale sur la tête. Il aurait pu lui dire : « Gamin, essaye encore ! »
Face à un mur
Au cœur d'une première période poussive, l'ASM a pu compter sur son phénomène, lequel s'est amusé à donner le tournis à Barzagli à plusieurs reprises. Un crochet par-ci, un passement de jambe par là, « KMB » a fait étalage de toute sa classe. Après la pause, sur le côté gauche, il en a remis une couche sur le pauvre Barzagli qui a eu l'immense mérite de ne pas désespérer. Moins patient, Dani Alves a sévi devant les arabesques du prodige, avec une faute très « Juve », à savoir celle qui coupe une action dangereuse mais que l'arbitre ne sanctionne jamais d'un avertissement. L'expérience, paraît-il… Forcément, il y a de ça. Hier soir, Buffon disputait son 150e match de Coupe d'Europe, le 100e en Ligue des champions sous le maillot de la Juve, quand Mbappé n'en compte « que » huit. « Plus que l'expérience, c'est le réalisme qui a fait défaut, a confié l'attaquant de l'ASM. C'est la grande différence entre la Juve et nous. » a dit le''jeunot''.
A la 50e minute, Buffon l'a refroidi une dernière fois en sortant, dans ses pieds. Il avait encore tout vu avant tout le monde. Moins alerte au fil de la rencontre, Mbappé n'a pas saisi une nouvelle offrande de Dirar (56e). On ne le reverra plus, ce qui ne veut pas dire qu'il a raté son match, loin de là. Face à une défense italienne qui sait faire comme personne, il n'a plus trouvé le moindre espace, ce dont il raffole plus que tout. Hier soir, il a juste fait connaissance avec un mythe qui, à 39 ans, n'a jamais été aussi près de rejouer une finale de Ligue des champions. « C'est un grand gardien, a logiquement reconnu Mbappé. On va tout faire pour lui mettre un but au retour. »
Ce serait un véritable exploit, car voilà plus de dix heures que Buffon n'a pas encaissé de but en Ligue des champions.
« Grande, Gigi » !
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