Auteurs d’une grosse prestation collective au Parc des Princes,
les Monégasques ont ramené un nul mérité de la capitale (3-3)
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Publié le 13/01/2020 à 10:31, mis à jour le 13/01/2020 à 10:31
Le Monaco de Ben Yedder, Slimani et Bakayoko a fait forte impression hier soir.
On peut se séparer de son entraîneur après une probante victoire contre Lille et se convaincre qu’on a choisi le bon successeur après un match nul face au PSG (3-3). L’irrationalité du football est là. Évidemment, on jugera l’épaisseur de Robert Moreno sur la durée mais le spectacle produit hier sur la pelouse du PSG laisse présager de lendemains intéressants. Avec un peu de recul, de chauvinisme et un peu plus de chance, les Monégasques auraient même pu l’emporter au Parc des Princes sans que personne n’y trouve à redire. Voilà trois ans - janvier 2017 - que Monaco n’avait plus pris ne serait-ce qu’un point au PSG. Voilà, c’est fait. Le défi de Robert Moreno, pour sa grande première sur le banc monégasque en Ligue 1, était donc immense et l’Espagnol a gagné beaucoup de crédits dans cette soirée.
Le technicien espagnol était attendu avec une certaine curiosité, celle de la nouveauté. Réputé pour être un technicien plutôt moderne, très adepte de la vidéo, l’Ibère allait faire connaissance avec ce qui se fait de mieux en France. Club le plus riche, le mieux outillé et le plus titré de la décennie précédente, le PSG se dressait une première fois en trois jours sur la route de l’ASM. De quoi entrevoir la manière dont l’ancien sélectionneur de l’Espagne allait faire jouer les siens. L’Ibère avait prévenu, il souhaite disputer la possession du ballon au PSG. Un pari audacieux dans lequel Cesc Fabregas devait avoir un rôle primordial, lui l’enfant de la Masia. Mais c’est finalement dans un autre registre que l’ASM a fait mal au PSG, en jouant haut, en pressant les Parisiens et notamment Verratti, tout en assurant une transition rapide entre la récupération du ballon et la projection.
Ça allait tellement vite pour le PSG que par séquences l’équipe de la capitale était coupée en deux. A voir les Monégasques se rassembler en cercle avant le coup d’envoi, on a senti la volonté d’écrire une nouvelle page de leur saison. Le Parc des Princes est le théâtre parfait pour ça. Robert Moreno voulait taper là où les Parisiens faillissent souvent, ce fut le cas en exploitant au maximum la fainéantise francilienne à la perte du ballon. Du coup, Monaco s’est souvent retrouvé en situation de un contre un et quand vous avez des joueurs techniques, ça donne des actions d’une grande classe. Certes, Monaco a été plombé par ses erreurs défensives, payées cash à chaque fois et à ce niveau, face à une telle armada, ça ne pardonne pas mais au-delà du résultat, c’était l’état d’esprit que l’on attendait. Ou plutôt, comment Monaco allait défier le PSG sur sa pelouse. Et on a vu. Et ce que l’on a entraperçu a été très plaisant. Robert Moreno a eu une semaine pour préparer ce choc, et les séances vidéo de l’Espagnol ont soigneusement été récitées par ses joueurs. Contre Reims, Monaco avait flanché physiquement en seconde période, ça n’a pas été le cas hier. Et puis ce mental ! Sonné d’entrée par le but de Neymar, Monaco a commencé son combat dans la peau d’un boxeur envoyé au tapis au premier uppercut de son adversaire. Il faut pouvoir se relever, encaisser, et retrouver une certaine forme de lucidité pour ne pas s’éparpiller. Et Monaco s’est vite remis à l’endroit. L’ASM a mis deux buts au PSG en 2 minutes 15, ça n’était plus arrivé aux Parisiens depuis 2012. Et il faut remonter à 2010 pour voir une équipe adverse en mettre trois sur la pelouse du Parc, à l’époque Zoumana Camara était titulaire indiscutable. ça en dit beaucoup sur l’immensité de la prestation monégasque. Une partition sexy, sucrée, suave que l’on a envie de revoir rapidement. Et ça tombe bien, le PSG débarque au Louis-II, mercredi soir. Et si Monaco prenait 4 points aux champions de France en trois jours ? Et pourquoi pas.
1-0, 2’: Verratti lance Neymar dans le dos de la défense monégasque, le Brésilien contrôle de la poitrine et fusille Lecomte du gauche en angle fermé.
1-1, 7’: sur une belle action de Golovin, Fabregas décale Ben Yedder dans la surface, le Français est percuté par Navas mais Gelson Martins a suivi et marque dans le but vide.
1-2, 13’: remontée de balle incroyable de Golovin qui combine parfaitement avec Keita Balde, le Sénégalais sert Ben Yedder dans la surface, le buteur efface Bernat et trompe Navas (1-2).
2-2, 23’: attaque placée du PSG qui arrive sur Neymar côté gauche, le Brésilien tente une frappe du droit, détournée par Ballo-Touré, qui termine dans les buts de Lecomte.
3-2, 40’:Neymar prend Lecomte à contre-pied sur un penalty concédé par Gelson Martins.
3-3, 74’: festival de Gelson Martins qui casse les reins de Verratti, la passe du Portugais est déviée par Marquinhos pour Slimani - hors-jeu au départ mais remis en jeu par le Brésilien - qui trompe Navas. Le but est validé après appel à la VAR (3-3).
robert moreno (coach de monaco) : « On a affronté une grande équipe, avec des grands joueurs… Je suis très heureux de mes joueurs, ils ont fait un match fantastique. Il faut les féliciter, on a fait un grand match, c’est ça le secret plutôt que les failles du PSG. Face à Paris, c’était ma philosophie même si je souhaite avoir plus le ballon. C’est important d’avoir du style, de garder une idéologie de jeu peu importe l’adversaire. Notre plan de jeu ? Nous savions que le PSG était très solide dans l’axe, quand on a vu que l’on laissait de l’espace dans les couloirs, on a joué en 4-1-4-1 et sur notre point fort : la contre-attaque. On a terminé le match en 4-4-2 avec un milieu en losange et il y a beaucoup de possibilités pour la suite, comme de voir Ben Yedder et Slimani associés. C’était un vrai jeu d’échecs. J’ai dit à mes joueurs que l’on pouvait gagner mercredi contre le PSG. C’est notre leitmotiv, gagner toutes les rencontres tout en continuant à travailler. C’est encore trop tôt de parler d’objectifs à long terme, on doit surtout penser à ce que nous pouvons contrôler, à savoir nos propres performances. Quand il ne restera que 5 matches à jouer, on pourra évoquer les objectifs au classement, là, c’est trop tôt ».
thomas tuchel (coach du PSG) : « Ce sont des matches pour s’améliorer, pour grandir. Je ne suis pas en colère car je sais qu’on est aussi très dangereux dans ce genre de match ouvert. On a eu des occasions pour conclure. On n’a pas été assez précis dans la couverture, ils nous ont posé des problèmes. On va regarder encore notre prestation pour l’analyser. On va rester calme. Le troisième but, je ne peux pas comprendre pourquoi il n’y a pas hors-jeu. On me dit que c’est la nouvelle règle, alors je ne comprends pas la règle. »
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