Louis-II: "Une vraie envie d'en faire un stade de référence"
C’est le sujet sur toutes les lèvres en dehors du plan sportif: à quand un stade de foot digne de son époque et du prestige de son club? Alors que le gouvernement annonçait dans Monaco-Matin le 27 septembre un investissement de 355 millions d’euros sur une dizaine d’années pour entièrement restructuré le Louis-II, les questions des abonnés à ce sujet ont fusé. "Je ne m’attendais pas à autant de questions, a concédé après coup le directeur général, Jean-Emmanuel de Witt. Je suis ravi que les fans s’emparent du sujet, c’est très important car ce mouvement va permettre, même si la conscience est déjà prise, de rappeler à tout le monde l’importance du sujet".
Sous les applaudissements des abonnés, un Ultra a mis les pieds dans le plat concernant la rénovation du stade et surtout ses conditions d’accueil: "Il est temps qu’on passe à autre chose que ces sièges jaunes immondes!"
"La critique est toujours facile mais c’est compliqué"
Rappelant que le stade Louis-II est propriété de l’État, le directeur général Jean-Emmanuel de Witt n’a pas éludé la question. "Depuis mon arrivée [mai 2022, ndlr] j’y passe beaucoup de temps. Nous faisons tout ce qui est entre nos mains mais le stade est omnisports, pour les écoles, les associations, les professionnels, et c’est extrêmement compliqué. La critique est toujours facile mais c’est vraiment un dossier très compliqué. Comme vous l’avez vu dans Monaco-Matin il y a un projet assez défini. Le fait que les études de réalisation prennent du temps nous donne aussi l’opportunité de revoir les briefs et peut-être de sauter tout de suite un pas qui aurait été long à franchir si on s’était précipités. Je peux vous dire que les travaux en eux-mêmes ne commenceront pas très vite, c’est une question d’années, pas de mois. La très bonne nouvelle, c’est que ce sont des travaux extrêmement ambitieux. Et je sens dans mes discussions avec les autorités monégasques une vraie envie d’en faire un stade de référence, si ce n’est pas par la taille en tout cas par l’innovation. Et tout ce que cela pourrait apporter en termes de confort à l’intérieur et de convivialité."
"Nous sommes prêts à investir"
Si la réponse n’a pas réjoui les supporters, elle a été applaudie. D’autant que l’AS Monaco entend être force de proposition pour intercaler des opérations à ses frais dans le phasage du chantier. "Ce n’est pas parce que les travaux ne commencent pas tout de suite qu’on ne peut rien faire d’ici là, estime de Witt. Il y a d’autres sujets importants à l’intérieur du stade, la signalétique et les buvettes par exemple, qui amélioreraient très sensiblement l’expérience à stade constant".
En aparté, Monaco-Matin a poursuivi la discussion avec le directeur général autour de cette frustration des fans. "Nous travaillons main dans la main avec le gouvernement et nous sommes prêts à investir, on l’a déjà démontré. Des housses sur les sièges on en a fait et on en fera certainement d’autres, comme des bâches… Sans même attendre des changements d’infrastructures, il y a déjà beaucoup de choses que l’on peut faire maintenant. On se sent très responsables, on n’essaye pas de renvoyer la balle au gouvernement."
Reçu vendredi dernier par le conseiller de gouvernement-ministre de l’Intérieur, Patrice Cellario, Jean-Emmanuel de Witt n’émet aucun doute sur la finalité poursuivie et le résultat. "Sur l’investissement dans sa globalité, les sommes sont colossales. C’est un très bon signe car c’est la première fois officiellement que la Principauté a donné des chiffres montrant son ambition. Il ne s’agit pas de peinture mais d’une refonte du stade qui peut aller très loin. Je ne peux pas en dire plus."
Avec la complexité de garder la même base? "Oui et non. Garder l’enveloppe oui, mais on sait tous que quand on refait un immeuble historique, on garde la façade et on refait tout. Et ils sont prêts à faire beaucoup de choses."
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