Leonardo Jardim, lui aussi a gagné son pari

Vainqueur du PSG et qualifiée pour les phases de poule de la Ligue des Champions, l'AS Monaco a surtout (re)donné du crédit à Leonardo Jardim, contesté cet été, adulé ce matin...

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mathieu faure Publié le 30/08/2016 à 05:01, mis à jour le 30/08/2016 à 05:01

Derrière son côté taiseux et solitaire, Leonardo Jardim a un certain ego. Comme tous les entraîneurs de football, surtout quand ils œuvrent à l'étranger. A la sortie d'une probante et médiatique victoire contre le Paris-SG - la deuxième de suite après le succès du mois de mars au Parc des Princes - le coach portugais a rendu hommage à ses troupes par le classique « les joueurs ont fait un grand match ». C'est vrai, les Monégasques ont fait un très bon match, surtout en première période. Mais ils ont surtout parfaitement récité leur leçon. Une partition rédigée par Leonardo Jardim à coups d'analyses vidéo des matches du PSG, vus et revus à la loupe. « Ce n'est pas pour ça que les choses changent pour la suite. Paris reste une grande équipe. La différence lors de cette rencontre, c'est l'intensité, la vivacité des joueurs, la capacité de pressing. Le début de match du Paris SG m'a surpris un peu. On a pressé, on a réussi. En seconde période, l'adversaire est mieux rentré. Mais avec le changement de Dirar, on a pu tenir. On avait vu que le côté gauche était le côté fort de Paris avec Di Maria à l'intérieur et Kurzawa à l'extérieur », analysait à chaud Leonardo Jardim après le match, dans une maîtrise de lui-même habituelle. Oui, face aux médias, l'homme n'est pas très chaleureux.

Parfois, il est de mauvaise humeur et sait très bien malmener le Français pour ne pas se faire comprendre. A l'inverse, quand il a des messages à faire passer, il ne s'en prive pas. Pour un entraîneur, ce sont toujours les résultats qui valident la méthode. Et pour avoir de l'écho, il est toujours important de scalper des gros.

Jardim l'a bien compris.

Bielsa, Wenger, Allegri

Avec l'ancien du Sporting CP, Monaco s'est hissé tactiquement à la hauteur d'Arsenal, de la Juventus, du PSG, au Parc des Princes ou au Louis-II, mais encore de l'OM, à domicile en décembre 2014.

Sur le papier, Jardim a donc fait jeu égal avec Arsène Wenger, Massimiliano Allegri, Laurent Blanc, Unai Emery ou encore Marcelo Bielsa. Et à chaque fois dans la même configuration : celle de l'outsider. Jardim a surpris, passant parfois à une défense à trois centraux ou à un 4-3-3 hyper rigide, à chaque fois c'était en fonction de l'adversaire et pour appuyer sur ses points faibles.

ça a souvent bien fonctionné, d'ailleurs.

Mais alors pourquoi le technicien portugais peine-t-il à reproduire cette approche plus régulièrement ? Tout simplement parce que Monaco a plus de mal à faire le jeu et peine parfois à assumer son statut de favori. D'où les contre-performances chroniques contre des équipes moins huppées (Angers, Sochaux, Guingamp, Lorient). D'ailleurs, après une seconde partie de saison ratée, ponctuée par la gifle Lyonnaise (1-6), le sort de Jardim en Principauté semblait scellé. Terminé.

Et puis la direction de l'AS Monaco a pris son temps. L'organigramme a été remanié. Claude Makelele et Luis Campos sont partis. Certains membres du staff ont été remerciés. Moralité, c'est la direction russe qui a repris la main et Jardim est resté en place. Sans doute recadré un minimum mais assis confortablement sur trois ans de contrat et une méthode qui marche. Août allait donner le « la ». A savoir deux barrages de Ligue des Champions et la venue du champion de France en guise de dessert. Qualifié pour la C1 et brillant vainqueur du PSG, Monaco a réussi son début de saison. Jardim aussi, lui qui ressort finalement grandi de cet été.

Choix payants

Amoindri ? Médiatiquement, pas du tout. Au contraire.

Sportivement ? Encore moins. On ne sait pas si tous les choix sportifs sont les siens (Falcao, Bakayoko, Germain) mais ils sont payants. A l'image de Tiémoué Bakayoko, dont Jardim ne voulait plus entendre parler depuis janvier et qui sort d'un début de saison XXL. Quel rôle a eu Leonardo Jardim dans la forme actuelle du milieu de terrain ? Difficile à savoir. Mais dans les qualités allouées au technicien portugais, il y a le pragmatisme. Durant l'été, quand son fauteuil semblait l'éjecter loin de la Principauté, Jardim a revu ses plans : 4-4-2, apport des latéraux, nouvelle doublette dans l'entrejeu, duo d'attaque innovant. Sept matches officiels plus tard, (re)voilà Jardim en taulier.

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