Le rectangle vert de Decazes béni par Didier Deschamps

Hier après-midi, le sélectionneur de l'équipe de France de football a inauguré la nouvelle pelouse synthétique du stade de Roquebrune-Cap-Martin. Un bain de foule tout en simplicité

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Thibaut Parat Publié le 20/10/2016 à 05:22, mis à jour le 20/10/2016 à 05:22
Didier Deschamps a signé des autographes à des dizaines de jeunes footballeurs.
Didier Deschamps a signé des autographes à des dizaines de jeunes footballeurs. Cyril Dodergny

Didier, Didier, Didier ! » Les enfants clament son prénom comme une rock star. La jeune génération de l'ASRCM n'a pas été biberonnée aux exploits de la bande à Deschamps en 98, mais c'est comme si. « Il a gagné la Coupe du monde cette année-là ! », hurle Matteo, incollable, crampons à la main.

Sur le rectangle vert de Decazes, les footballeurs en herbe étaient encore en train de taquiner le ballon rond, hier, lorsque le sélectionneur français a foulé le gazon du stade. Une apparition tenue secrète du plus grand nombre. « Il vient entraîner nos seniors peut-être », se risque un parent, pas encore mis au jus. Raté !

« Je n'avais pas une pelouse comme ça »

En réalité, le technicien est là pour inaugurer la nouvelle pelouse synthétique. Un petit bijou à 370 000 euros installé à la fin de l'été. « Il avait déjà inauguré la précédente en 2004. On va lui montrer les photos de l'époque », souffle le président du club de football roquebrunois, un Joseph Gagliardi au firmament. Mais cette fois, Didier Deschamps a pris du galon. Et des cheveux grisonnants, aussi. Il n'est plus entraîneur du mythique Monaco de cette année-là. Mais bien à la tête de la sélection tricolore.

À peine le ruban jaune et rouge - les couleurs du club - coupé, que Didier Deschamps y va de son petit commentaire sur les brins d'herbe artificiels. « Je n'avais pas une belle pelouse comme ça quand j'étais amateur ! Il n'y avait même pas trop d'herbe », se marre-t-il.

Puis les discours laissent place au bain de foule. Marée humaine pour s'arracher la griffe du tacticien. Heureusement, Didier Deschamps est un bon client.

Rendez-vous dans douze ans ?

Chaussures, ballons, gants, maillots. Tout y passe, y compris le protège-tibias encore imbibé de transpiration du petit Louis. Un sourire pour l'un, une bonne parole pour l'autre. L'ancien champion du monde se montre disponible.

À tel point qu'atteindre le club-house pour s'isoler s'avère être un long chemin de croix. Impossible pour lui de refuser un autographe ou un selfie. « Il ne veut pas faire de malheureux », glisse Ghislain Poulain, son ami et adjoint aux sports à Roquebrune (lire page suivante).

S'il y en a bien un qui a le sourire jusqu'aux oreilles, c'est le maire, Patrick Césari. Pas avare en éloges. « Ce grand champion véhicule une image positive, illustre un comportement de vie exemplaire. Il n'a pas la grosse tête et l'on peut échanger un regard, un sourire et plaisanter avec lui », assure l'édile.

La discussion, justement, se poursuit dans le repère où se déroule traditionnellement la troisième mi-temps. Ambiance plus intimiste. Là, on lui remet un maillot du club floqué à son nom.

L'histoire ne dit pas s'il le mettra dans sa vitrine à côté de ses coupes et médailles.

Un supporter de l'OGC Nice se risque sur un terrain glissant en lui demandant pourquoi il n'a pas sélectionné Hatem Ben Arfa à l'Euro 2 016. Didier Deschamps botte gentiment en touche. Il n'est pas là pour causer boulot.

Et puis, Chantal lui tend un cliché d'il y a douze ans, lors de la précédente inauguration. « On était beaux à cette époque, hein ? », lui lance-t-elle dans un clin d'œil.

Qui sait peut-être que dans une décennie, ils remettront le couvert. Cette fois-là, on espère que Didier taquinera le ballon comme à la bonne vieille époque. Avec une deuxième Coupe du monde dans la besace.

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