Cantonné à un rôle frustrant de piston droit sous Leonardo Jardim, le Portugais
Gelson Martins retrouve des couleurs à un poste plus naturel d’ailier sous Robert Moreno
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Mathieu FaurePublié le 25/01/2020 à 10:13, mis à jour le 25/01/2020 à 10:13
Touché contre le PSG, Gelson Martins est apte pour recevoir Strasbourg.S ; Botella
En le voyant sortir touché à la cuisse contre le PSG, on a pensé ne pas revoir Gelson Martins de sitôt. « Je vais mieux » a-t-il balancé d’entrée en milieu de semaine lors du point presse hebdomadaire du club. L’ailier portugais de 24 ans est devenu prépondérant dans le 4-3-3 de Robert Moreno. Seul ailier de formation et véritable joueur d’espaces, l’ancien du Sporting a retrouvé son fameux coup de rein, celui qui, un soir de septembre 2016, avait martyrisé Marcelo lors d’un match de Ligue des champions face au Real Madrid au Santiago-Bernabeu. « Il m’a fait très mal », reconnaîtra le latéral gauche du Real.
Pourtant en début de saison, Leonardo Jardim avait replacé son compatriote plus bas sur le terrain dans un rôle hybride de piston droit d’un 3-5-2. Et forcément, Gelson faisait moins mal, marquait moins, dribblait moins, provoquait moins. Proche de son ancien coach, le joueur n’a pas souhaité accabler son ancien mentor. « Je dirais que ce n’est pas une baisse individuelle, c’est aussi un collectif qui allait moins bien et forcément les individualités ressortaient moins. Là, l’équipe va mieux, du coup il y a des joueurs qui existent mieux individuellement », reconnaît-il même s’il tient à préciser que «là, je suis dans une position plus habituelle et c’est vrai que je m’exprime mieux, c’est bien pour moi. » En rembobinant l’histoire de Gelson Martin, on se rend compte que le natif du Cap-Vert est né pour casser des reins.Il a d’abord grandi avec ses demi-frères et une demi-sœur chez son oncle et sa tante, avant de rejoindre, à huit ans, ses parents au sud de Lisbonne et là, il est rapidement happé par le club du Sporting qui décèle en lui un immense potentiel. Rapidement, sans doute trop, il suscite des comparaisons avec d’autres ailiers façonnés dans l’institution lisboète, comme Luis Figo ou Cristiano Ronaldo. Alors quand il prend le mur de l’Atlético Madrid en pleine tête après un transfert compliqué lors de l’été 2018, on repense au parcours de Carlos Mané, ailier incroyable lors de ses débuts avec le Sporting et perdu aujourd’hui à Rio Ave après des échecs à Stuttgart et l’Union Berlin. A Madrid, le mariage entre Diego Simeone et Gelson Martins n’a jamais fonctionné. Le coach argentin raffole des ailiers qui rentrent à l’intérieur quand le Portugais prend les espaces. Il faut toujours bien définir le cadre d’action collective du Portugais et ça son premier coach au Sporting, Jorge Jesus, l’avait très bien compris en 2015 quand il déclarait que Gelson « ne sait pas encore jouer avec les autres. Il joue très bien, mais tout seul. »
Près de cinq ans plus tard, le joueur a mûri, grandi, changé. Aujourd’hui, le milieu offensif a un rôle très précis dans le schéma de jeu monégasque : « Moreno nous demande de mieux nous écarter pour privilégier les un contre un et bien défendre également. Il nous demande de prendre confiance pour tenter des choses et produire un beau jeu. J’essaie d’apprendre de toutes les situations, c’est vrai que j’ai dû apprendre à plus travailler défensivement, donc je pense avoir progressé et appris sur ce plan-là. Offensivement, je n’ai pas réussi à faire aussi bien que ce que j’aurais désiré mais il faut prendre le positif de chaque situation » poursuit-il.
Le Lusitanien apprend aussi de ses coéquipiers et notamment de Cesc Fabregas, son pourvoyeur. Gelson encore : « Quand Fabregas a le ballon, c’est vrai que parfois il me donne le ballon dans le dos de l’adversaire ou dans les pieds, et il essaie de mettre dans les conditions d’un “un contre un” pour que j’aille provoquer par la suite ».
Après tout, le Portugais est sans doute le joueur monégasque le plus technique (3 dribbles réussis par match en moyenne).
Une manière de sortir du lot pour celui qui souhaite retrouver la sélection portugaise qu’il n’a plus fréquentée depuis septembre 2018. « Bien sûr j’y pense souvent, tout le temps. J’essaie d’être à un bon niveau pour travailler correctement et donner le maximum. Je sais que ma présence en sélection dépendra de ce que je vais faire ici. Donc à moi d’être performant » conclut-il.
AFP.
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