Il ne devait jouer que vingt minutes, au mieux. Mais face au forfait de Dirar, Jardim a été contraint d'envoyer Mendy au front d'entrée hier.
Pour une heure de jeu teintée de bonnes choses, surtout offensivement, et forcément d'approximations aussi. Rien d'illogique pour un garçon inquiété depuis trois semaines par un ischio douloureux. Au psoas plus précisément, un muscle qui favorise la flexion de la hanche.
C'est ce qui avait déjà contraint Jardim de jouer la carte du bluff au match aller contre la Juve, intégrant Benjamin Mendy dans le groupe en sachant pertinemment que le jeune international français ne pourrait pas jouer. Pour le déplacement à Nancy, l'ancien Marseillais avait fait le voyage afin de suivre des soins. En vue d'une éventuelle entrée en jeu en cours de match à Turin. « S'il n'est pas à 100%, il ne jouera pas » avait prévenu le coach portugais.
Mais après le psoas, la poisse s'en est mêlée avec la blessure de Nabil Dirar à l'échauffement.
« J'avais prévu de faire jouer Nabil à droite et Sidibé à gauche, mais ça n'a pas changé la stratégie que je voulais mettre en place », a commenté le coach après le match.
Jardim a été très vigilant aux ressentis de son latéral gauche. Dès la dixième minute, il profitait du temps mort dû à la sortie prématurée de Khedira pour échanger avec lui. Et malgré plusieurs ballons donnés dans le mauvais tempo vers Mbappé, Mendy s'est signalé par de très bons centres. Deux transmissions bien travaillées échouaient sur le crâne de Chiellini, devant Falcao (18', 19'), quand le troisième, plus puissant et plus près du sol, était encore dévié par l'impressionnant Turinois (42'). Défensivement, le latéral était moins à l'aise. Ses récents pépins physiques se percevaient dans ses démarrages, dans son manque de tonus sur les premiers appuis. C'est ainsi qu'il se fait surprendre dans ses vingt derniers mètres, sur un contrôle trop long qui permettra à Dybala de se présenter seul face à Subasic (43') et d'obtenir au final le corner qui précède la sublime volée de Dani Alves pour le 2-0.
Ce genre d'approximations lui coûtera 14 pertes de balle en 45 minutes, plus haut total de la partie. Gêné dans le replacement et le positionnement, le Monégasque semblait déjà en souffrance dans la multiplication des efforts à la demi-heure de jeu.
Il lui aura fallu tenir vingt-cinq minutes de plus avant de céder sa place à Fabinho dans le repositionnement tactique de Jardim en 4-2-3-1 (55'). ça n'a pas toujours été évident mentalement, la frustration du joueur s'est notamment exprimée par un geste d'humeur qui lui vaudra un avertissement (53'). « Le faire jouer davantage était une prise de risque pour les matchs à venir. Surtout qu'à 2-0, c'était mission impossible.»
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