Je suis sûr que Thierry Henry va réussir à Monaco

L'adjoint de Didier Deschamps en équipe de France, Guy Stéphan, était présent ce mardi à la cérémonie des Sportel Awards. L'occasion d'échanger et d'apprendre, avec celui que l'on voit peu

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ELODIE ANTOINE Publié le 25/10/2018 à 05:03, mis à jour le 25/10/2018 à 05:04
Aux côtés de Roger Lemerre, il a gagné l'Euro 2 000 et la Coupe du monde, dix-huit ans plus tard.
Aux côtés de Roger Lemerre, il a gagné l'Euro 2 000 et la Coupe du monde, dix-huit ans plus tard. Cyril Dodergny

Entouré de Didier Deschamps et de Bixente Lizarazu, Guy Stéphan fait son apparition à la soirée des Sportel Awards. Il nous accorde de son temps, pour nous parler de lui, au passé, au présent et au futur. De l'équipe de France, de son fils Julien et de Thierry Henry, un homme avec qui il a déjà eu l'occasion de travailler.

Une reconversion accélérée

Guy Stéphan a 62 ans. Né à Ploumiliau dans les Côtes-d'Armor, il voit sa carrière de joueur professionnelle s'arrêter brutalement, suite à un accident de la route. Il évoluait alors au stade Malherbe de Caen en Division 2 et n'avait que 29 ans.

Il a donc dû penser à sa reconversion plus tôt que prévue, même si devenir entraîneur, a toujours fait partie de ses projets. « J'avais fait des études pour devenir professeur de gym. Une fois diplômé, je suis passé joueur professionnel. Et quand ma carrière de footballeur s'est arrêtée, je savais déjà ce que j'allais faire. Je pense que j'avais la vocation pour devenir entraîneur et surtout, j'ai toujours eu cette idée », se souvient le Breton.

La rencontre avec « DD »

Après plusieurs expériences plus ou moins concluantes - en tant qu'entraîneur, adjoint et même sélectionneur (Sénégal, 2003-2005) -, Guy Stéphan remporte l'Euro 2 000 aux côtés de Roger Lemerre et son capitaine, Didier Deschamps, avec qui il sera sacré champion du monde en 2018. « Lorsqu'il m'a proposé, en 2009, de travailler avec lui, j'ai rapidement accepté, ça tombait au bon moment. Il y a une complicité forte qui s'est nouée avec Didier, au fil du temps et au fil des épreuves », raconte celui qui murmure aux oreilles du sélectionneur depuis presque dix ans et l'admire.

Le bras droit d'une légende

Mardi, lors de la cérémonie des Sportel Awards, Didier Deschamps s'est justement vu remettre le Prix de la Légende du Sport. Une évidence pour celui qui le côtoie au quotidien. « Il a gagné la Coupe du monde en tant que joueur et entraîneur, c'est exceptionnel. Il n'y a que trois joueurs dans le monde qui l'ont fait, Mario Zagallo, Franz Beckenbauer et donc Didier. C'est vraiment formidable et Didier n'a que 50 ans, il a encore le temps de faire mieux, éventuellement. Il a réussi en club et en sélection, il est au top ».

Le quotidien d'un adjoint

S'il est celui que l'on voit moins, il est cependant pour beaucoup dans le succès des Bleus en juillet dernier. On le surnomme bien souvent « l'homme de l'ombre », « le fidèle » ou encore « l'indispensable ». Son statut d'adjoint intrigue, que fait-il lorsqu'il n'y a pas de rassemblement avec l'Équipe de France ?

« Il y a l'observation des matches qui est très importante. Soit dans les stades ou devant mon poste de télévision. Par week-end, je regarde entre douze et quinze rencontres, sauf quand je vais directement dans les stades. J'en vois qu'un dans la journée. En dehors de ça, il y a des réunions à Paris, à la Fédération notamment. Il peut y avoir des événements comme ce soir.

La semaine prochaine, je vais en Bretagne à l'Amicale des éducateurs de football, raconter notre Coupe du monde. C'est important d'avoir ce lien avec la base. Nous sommes en haut de la pyramide mais les éducateurs, qui sont au quotidien avec les joueurs, ont aussi besoin d'avoir ce message. Il peut y avoir d'autres réunions ailleurs en France. C'est un emploi du temps assez chargé, mais c'est vrai que ça n'a rien à voir avec l'emploi du temps d'un entraîneur dans un club. C'est assez diversifié. » En parlant d'entraîneur, que pense-t-il de celui qui vient de prendre place sur le banc de l'AS Monaco ?

Thierry Henry, une vieille connaissance

C'est à l'Euro 2 000, qu'il a également rencontré « Titi », le meilleur buteur de l'Équipe de France de tous les temps. « Je trouve que c'est une bonne chose qu'il soit devenu entraîneur, car il a un palmarès exceptionnel en tant que joueur et, surtout, c'est un passionné. Il avait vraiment envie de prendre ce rôle. Il a sûrement besoin d'un peu de temps, mais je suis sûr qu'il va réussirà Monaco. Aimer le foot comme il l'aime, la tactique et la relation avec les joueurs, ce n'est pas donné à tout le monde. Il y a des grands joueurs qui n'ont pas réussi. Il va grandir et son expérience va inévitablement lui servir. » Un bon joueur ne fait pas forcément un bon entraîneur mais pour le second du sélectionneur tricolore, Thierry Henry a tout pour réussir sauf, peut-être, un Stéphan dans son staff…

Dans les pas de papa

Après avoir passé des années dans le centre de formation du Stade Rennais, Julien Stéphan était pressenti pour intégrer le staff de Thierry Henry comme adjoint. Une belle opportunité malheureusement avortée, comme l'explique le père de l'intéressé. « C'est très agréable pour Julien d'avoir été contacté et sollicité par Thierry. Malheureusement, pour des raisons économiques, vous savez ce que Rennes a demandé [1 million d'euros, ndlr] pour laisser partir Julien, ça n'a pas pu se faire. C'était vraiment une belle promotion professionnelle pour lui. C'était très intéressant, car il aurait pu apprendre beaucoup. Mais bon, c'est comme ça. »

Il reste encore de nombreuses années devant Julien Stéphan pour trouver la lumière et marcher dans les traces de son père. Dans le monde du football, la patience est une vertu et ce n'est pas Guy Stéphan, qui contredira cela.

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