La Jonelière grelotte. Le centre d’entraînement du FC Nantes est parcouru par des frissons et l’angoisse. Les analystes vidéo du prochain adversaire de Monaco (ce dimanche 21h) sont en émoi, le cerveau en ébullition et proche de l’explosion.
La faute aux images qu’ils se repassent en boucle depuis samedi soir. Celles qui montrent les Monégasques et leurs coups de pied arrêtés.
Dans ce secteur, l’ASM est une arme de destruction massive: 19 de ses 42 buts cette saison proviennent des phases statiques.
Une recette diabolique
Cette tendance n’est pas née de la dernière pluie. Monaco avait déjà des statistiques rondelettes en fin d’année dernière, mais il a encore accentué son emprise en 2021. Depuis le 6 janvier, Ben Yedder et les siens ont inscrit treize buts et seulement quatre dans le jeu.
Les neuf autres proviennent de corners (7), d’un penalty et d’un coup franc. Niko Kovac voulait voir son équipe marquer toujours plus dans ce domaine, il a été entendu par ses joueurs.
Sur corner, la recette est diabolique. Volland plonge au premier poteau pour une éventuelle déviation. Ben Yedder attire son défenseur vers le second poteau et libère un espace béant pour trois coéquipiers qui arrivent lancés du point de penalty.
Contre l’OM, Maripan, Tchouaméni et Badiashile étaient chargés d’attaquer le but et ils se sont régalés. Sous les yeux de Fofana et Diop, attentifs à l’entrée de la surface, si le ballon ressortait.
"C’est Roby (Robert Kovac, le frère et l’adjoint du coach asémiste) qui s’occupe de la tactique des coups de pied arrêtés, détaillait Aurélien Tchouaméni samedi. La veille du match, on a toujours une vidéo spécifique sur ces phases-là et chacun sait ce qu’il a à faire."
La patte de Golovin
Monaco est difficile à décoder par sa capacité à varier. Contre Lorient, Angers ou Montpellier, Volland avait été énormément sollicité par ses copains. Contre l’OM, ce sont les trois joueurs lancés qui ont été ciblés. Ce que la défense olympienne n’a pas vu venir, anticipant sur Volland.
Maripan en a profité pour s’offrir une troisième réalisation en quatre matchs et Tchouaméni la première de sa saison. "J’ai enfin marqué mon premier but et ça fait plaisir, savourait l’ancien Bordelais. On a plusieurs options. Si nous n’en avions qu’une, cela permettrait à nos adversaires de défendre trop facilement. On peut frapper premier poteau ou utiliser d’autres mouvements pour créer l’incompréhension chez l’adversaire."
Si le travail collectif est poussé, il ne serait pas grand-chose sans le talent de certaines individualités. À commencer par celui de Golovin. Cette saison, l’ASM n’avait pas forcément de tireur attitré.
Longtemps blessé à la cuisse, l’international russe avait laissé ses coéquipiers orphelins sur la phase aller. Malgré l’absence de leur chef d’orchestre, les Monégasques s’en étaient bien tirés sur les coups de pied arrêtés. Reste que le retour du "tsar" a accéléré la fréquence des buts sur phases statiques.
"Ses frappes sur les corners sont celles d’un joueur de classe mondiale, a claironné Niko Kovac. On a de super tireurs capables de mettre la balle exactement où il faut."
"Golovin a une très belle patte, il le démontre tous les jours à l’entraînement, a renchéri Tchouaméni. C’est une force de plus pour nous. Ses centres sont des caviars."
Un mets délicat qui rapporte gros. Quand la "Yedderland" ne marque pas - comprenez le duo Volland-Ben Yedder - l’ASM a d’autres ressorts. De quoi alimenter ses rêves de podium.
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