Il est difficile de savoir précisément à quel point les blessés pèsent sur les résultats de l’AS Monaco, mais une chose est sûre, Thierry Henry n’a jamais pu aligner sa meilleure équipe.
"Je ne sais pas ce qui a été fait avant", a souvent expliqué le successeur de Jardim pour évoquer la situation. Sans jamais le dire, mais en le laissant entendre, la préparation du coach portugais était pointée du doigt. La même préparation qui avait permis à l’ASM d’être sacrée championne de France 2017.
Face à Lyon dimanche, Henry ne pourra compter sur aucun retour. Chadli, Subasic, Aholou, N’Doram, Navarro, Mboula, Geubbels, Grandsir, Touré, Lopes, Jovetic, Traore, Pellegri sont toujours absents. Pour certains, ça fait des mois que ça dure.
À qui la faute? Compliqué. Et ce serait se tromper que de chercher un responsable. Mais toujours est-il que l’ASM prend ce sujet très au sérieux et a ainsi procédé à plusieurs changements.
Bob Tahri signe à l’ASM
L’Italien Carlo Spignoli, en charge de la réathlétisation des joueurs sous Jardim, s’occupe depuis la prise de fonction d’Henry de la préparation physique du groupe pro. A la réathlétisation, le staff "médical training" en charge d’accompagner les blessés vers la reprise de l’entraînement normal avec le groupe, Julien Maison manquait de soutien.
L’AS Monaco s’est donc renforcée récemment avec les arrivées de Jérôme Palestri qui a exercé pendant 19 ans à l’OM, et Bob Tahri. Le champion de fond et demi-fond français, médaillé de bronze au championnat du monde de Berlin en 2009 (3.000m steeple) était consultant pour L’Equipe 21. A 39 ans, il met désormais son savoir d’athlète au service de l’ASM.
Du côté du staff médical, le Dr Philippe Kuentz est toujours là. Mais le club a effectué un réajustement. Le docteur en chef depuis près de 15 ans sur le Rocher occupe désormais un rôle de supervision générale et ne s’assoit plus sur le banc durant les matches. Ce rôle a été confié au docteur Alexandre Creuzé.
Le docteur Régis Coudert complète également la cellule médicale qui s’est donc renforcée.
Un médical pointé du doigt par les supporters compte tenu du nombre de blessés. Le lien de cause à effet n’existe pas. Avant le derby contre Nice qui devait avoir lieu vendredi, 13 noms figuraient sur le désormais très attendu communiqué médical.
"Je n’en avais jamais vu autant dans ma carrière. presque la moitié d’une équipe", avait reconnu l’expérimenté gardien Diego Benaglio il y a 10 jours.
Face à cette situation, Thierry Henry reste prudent: "J’essaye de penser à ceux qui sont là". Et il n’est souvent pas utile de le relancer sur le sujet: "Je vous entends... mais je préfère ne plus en parler. On rentre dans le domaine du médical et je ne suis pas apte et qualifié à vous donner plus d’infos que ce que vous avez sur la feuille. Ce n’est pas que je ne veux pas, c’est que je ne peux pas."
Subasic et la fracture oubliée
Avant chaque conférence de presse, le communiqué médical est distribué aux journalistes présents. On peut y lire... l’essentiel, et finalement peu de précisions quant à l’évolution des blessures. Notamment en ce qui concerne les éventuelles rechutes qui rallongent considérablement les délais de retour prévus à la base.
On pense à Rony Lopes, Almamy Touré ou Roberto Navarro tout récemment qui selon nos informations est allé consulter en Espagne, et même Pellegri qui aurait ressenti dernièrement une nouvelle douleur à la cuisse.
Bref, ça traîne.
"Il y a des joueurs que je n’ai même pas encore vus à l’entraînement", regrettait Henry.
Un cas cristallise particulièrement l’attention. Celui de Danijel Subasic. Le gardien croate, finaliste du mondial n’en finit plus de soigner un "claquage tendineux" à la cuisse.
Problème: le joueur âgé de 34 ans souffrirait à la base d’une fracture de l’os depuis le mois d’août qui n’aurait pas été diagnostiquée selon son entourage. Une hypothèse réfutée par l’ASM.
Les deux camps se renvoient la balle.
Aujourd’hui, la 18e place au classement des Monégasques ne permet pas vraiment d’occulter la situation. D’autant qu’à l’approche du mercato, l’évolution de la situation des blessés est suivie de près.
Recruter, ou croire en leur retour, tel est la question.
commentaires