Un match avec un air de revanche
«La revanche». Depuis le tirage au sort qui a désigné la Juventus comme adversaire pour une place en finale de Ligue des Champions, les Monégasques n'ont que ce mot à la bouche. Même la direction du club, par l'intermédiaire de son vice-président Vadim Vasilyev, y est allée de sa référence historique. Car, ici, sur le Rocher, personne n'a oublié ce quart de finale 2015 entre la Vieille Dame et Monaco. Une double confrontation qui avait fait jaser.
A l'aller en Italie, les Bianconeri avaient bénéficié d'un penalty inexistant puisque la faute de Carvalho avait été commise à l'extérieur de la surface.
Arturo Vidal s'était chargé de transformer l'affaire et ce fut l'unique est seul but de ce quart (1-0, 0-0).
«J'aime la justice. Les droits et les devoirs doivent être les mêmes pour tous, que ce soit dans le football ou dans la vie. Ce match a basculé en raison d'une erreur d'arbitrage», avait déclaré à l'époque Leonardo Jardim en conférence de presse.
Bis repetita au match retour à Louis-II. «Je suis fair-play, mais il est temps que la vidéo fasse son apparition dans le football mondial, rouspétait à son tour Vasilyev alors que Chiellini aurait dû être expulsé ce soir-là.
Monaco ambassadeur du foot français
"ça se joue sur ce genre de détails. Mais je suis fier (...), on a montré une belle image du football français».
Et c'est encore plus vrai aujourd'hui. La saison monégasque est tout bonnement exceptionnelle.
La présence de Monaco en demie profite à tout le foot hexagonal. Une joie de jouer ensemble communicative.
Les Mbappé, Falcao, Fabinho et Bernardo Silva électrisent les foules et dans le vestiaire tout le monde prend conscience du bonheur immense d'être impliqué dans cette aventure.
avec un supplément d'âme?
D'autant qu'à l'heure de jouer sa place en finale de Ligue des champions, 13 ans après l'épopée de 2004, les Monégasques ont le titre de champion à moitié en poche. Depuis dimanche 23 heures. La défaite du PSG ce week-end à Nice tombe en effet au meilleur des moments.
Sur la scène européenne, la bande à Jardim a toujours joué très "libéré" depuis qu'elle est sortie des poules. Dans les têtes, le championnat est une priorité. Mais depuis que celui-ci est quasi acquis - même si le "quasi" ne veut pas dire grand-chose dans le foot, on vous l'accorde -, il se pourrait bien que les joueurs de la Principauté soient portés par un supplément d'âme.
Pour aller plus loin. Voire au bout. Un relâchement réfuté par Jardim hier en conférence de presse. «Il est très important que Monaco continue sans se poser de questions. Il ne faut rien changer car, pour l'instant, on n'a rien gagné», insistait-il. De son côté, le coach italien assurait que la rencontre n'allait en rien ressembler à celle d'il y a deux ans.
«Parce que Monaco est une équipe très différente tout simplement», assurait Allegri. Une équipe si transformée, qu'elle invite au rêve.
El Tigre prépare un coup
«Et pourquoi pas?», lâchait Radamel Falcao après la victoire contre Toulouse. C'est vrai ça... Pourquoi pas prendre sa revanche et aller chercher un trophée continental ? Pourquoi pas renverser la meilleure défense de la compétition (seulement deux buts encaissés)? «Pourquoi pas?» a dit El Tigre avec le sourire en coin de celui qui prépare un coup. Un gros.
«Ils ont marqué une avalanche de buts cette année. Ils jouent un football total», flattait même l'emblématique gardien de la Juve, Gigi Buffon.
Dans le secteur offensif, Leonardo Jardim peut compter sur tout le monde à l'exception de Carrillo et Boschilia, blessés. Bakayoko, touché au nez, devrait tenir son rang après avoir été au repos forcé contre Toulouse.
Mais la Juve n'a jamais perdu contre un club italien
Côté italien, la Juventus se passera de Khedira, suspendu, qui forme avec Pjanic le socle du milieu de terrain.
Si, en France, on a rapidement désigné la Juventus comme le pire des tirages, de l'autre côté des Alpes, personne ne s'est empressé de crier victoire en interne.
Ou peut-être si, la presse italienne, qui se demandait où les écussons des titres pas encore gagnés cette année pourraient être cousus sur le maillot de la saison prochaine. Un dilemme prémédité qui en dit long sur l'état de confiance italien.
En onze confrontations, la Juventus n'a jamais été éliminée par un club français. Mais Monaco, c'est pas tout à fait la France. Monaco, c'est pas Crotone. Ni Bologne. Et comme Monaco, ce n'est pas non plus Gijon, tout est permis. L'histoire a montré qu'une soirée suffit pour renverser des statistiques. A partir de là, plus rien est impossible...
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