Je ne pense pas qu'il voulait le blesser, mais le foot c'est comme ça... » Quelques dizaines de minutes après la victoire 5-0 contre Metz, Leonardo Jardim avait du mal à cacher sa frustration d'avoir perdu sur blessure Gabriel Boschilia, 20 ans. Presque "bêtement". On joue la 67e, le Brésilien contrôle le ballon le long de la ligne de touche, Rivierez dans son dos se jette. Le genou du milieu de terrain de l'ASM se met en porte-à-faux. Il hurle en regardant son banc de touche. A l'heure de quitter le Stade Louis-II, personne n'était dupe. Ce type de blessure est même très simple à diagnostiquer. Les résultats des examens médicaux communiqués hier matin par le club sont sans appel : « une entorse du genou droit avec rupture du ligament croisé antérieur », pouvait-on lire sur le site du club. L'IRM passée à l'IM2S hier matin n'a révélé aucune autre lésion. « Une intervention est prévue », expliquait-on dans le communiqué. L'opération aura lieu en début de semaine à l'IM2S. Probablement demain.
La saison de Boschilia est d'ores et déjà terminée. Une indisponibilité de 6 mois est évoquée, ce qui lui ferait manquer le stage de présaison.
Prêté au Standard de Liège la saison dernière, il avait réalisé un excellent parcours jusqu'ici sous le maillot de l'ASM. Boschilia affichait au compteur huit réalisations et quatre passes décisives toutes compétitions confondues.
Surtout, Leonardo Jardim avait fait du Brésilien un élément clé de sa rotation, amené à remplacer Bernardo Silva ou Thomas Lemar dans les couloirs. « Il peut jouer à plusieurs positions et est très intéressant sur coup de pied arrêté », rappelait Jardim en conférence de presse.
Les coups francs, justement, Boschilia s'en était fait une spécialité. Contre Nantes, dès la deuxième journée, il avait offert les trois points à l'ASM dont le onze de départ avait été très largement remanié (1-0). Puis, il avait remis ça, toujours avec sa patte gauche, à Lorient (3-0) et face à l'OM (4-0).
Au sortir des vestiaires, les joueurs avaient de quoi faire la tronche. « J'ai parlé avec lui et j'ai revu l'action sur le téléphone... Il était très malheureux. Je ne sais pas pour combien de temps on devra se passer de lui, regrettait Fabinho. On a pris les trois points, mais on est triste et dégoûté par cette blessure. Gabriel, c'est un super mec. Quand il ne joue pas il reste toujours à fond derrière le groupe. Il a su saisir sa chance régulièrement en étant décisif. C'est un joueur important qui va nous manquer. Personnellement, c'est un ami et on va lui apporter tout notre soutien. On va gagner pour lui désormais. »
Même constat pour Bakayoko : « C'est une grosse perte pour nous. J'ai toujours dit qu'on était une famille. Là c'est très grave, alors on va le soutenir. Quand on le voit partir comme ça, les larmes aux yeux, c'est triste ».
Moutinho ou encore Dirar pourront combler l'absence du gaucher. Encore engagée dans quatre compétitions, l'ASM pourrait aussi piocher dans son Academy.
commentaires