AS Monaco: Bakayoko s'émancipe

Très en vue lors des deux matches contre Villarreal, Tiémoué Bakayoko a entamé la saison par le bon bout et dans la peau d'un titulaire. A 22 ans, le milieu de terrain prend de l'épaisseur

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Mathieu Faure Publié le 25/08/2016 à 05:04, mis à jour le 25/08/2016 à 05:04
Les compas de Bakayoko contre Villarreal. Photo Jean-François Ottonello

Au lendemain du match aller à Villarreal, où Tiémoué Bakayoko avait brillé pour ses 22 ans, le milieu de terrain de l'AS Monaco s'imaginait passer une soirée tranquille avec sa compagne pour son anniversaire. C'était en tout cas le plan annoncé par sa moitié. Une fois arrivé au restaurant, à Beaulieu-sur-Mer, le milieu de terrain monégasque a compris le traquenard : la moitié de l'effectif l'attendait pour souffler ses 22 bougies. Parmi les convives : Nabil Dirar, Benjamin Mendy, Valère Germain, Thomas Lemar ou encore Marcel Tisserand. Cette soirée, entre bonne humeur et fous rires, montre l'importance prise par le milieu de terrain. Ce qui n'a pas toujours été le cas depuis son arrivée sur le Rocher en 2014 en provenance de Rennes.

Le potentiel a toujours été là, à savoir un grand et beau milieu de terrain capable de ratisser et de briser les lignes. Mais ce qui manquait au natif de Paris, c'était la régularité. Et pour être régulier, il faut jouer et être bon.

Deux éléments qui n'ont pas souvent été conjugués avec les prestations du milieu.

Bien entendu, il a eu des périodes fastes (octobre-décembre 2014) mais aussi des grosses périodes de doute, notamment les six premiers mois du dernier exercice. Entre les blessures et les séjours sur le banc, le garçon a douté. Il a même lâché mentalement, quand sa cheville a vrillé lors d'un match avec l'équipe de France espoirs au cœur de l'automne.

Que tout ceci semble loin désormais. Même son entraîneur, Leonardo Jardim, l'a reconnu après la qualification contre Villarreal, son joueur a changé : « La saison dernière, il y avait Jérémy Toulalan à son poste. Avec son départ, il a gagné en confiance. Mais cela fait aussi plus de temps que Bakayoko est ici et travaille avec nous. Il grandit », a lâché le Portugais.

Entre les deux hommes, l'entente n'a pas toujours été au beau fixe. A l'initiative de son arrivée en 2014, Jardim a parfois été déçu par le rendement de son joueur sans jamais vraiment lui dire de visu. Avec le Portugais, il faut savoir déchiffrer les silences alors que Bakayoko, lui, aime qu'on lui dise clairement les choses.

Alors ça a pris du temps.

Contrairement à l'été dernier, Bakayoko a brillé durant la préparation. Il est revenu motivé, affûté, serein, dans la continuité d'un travail de remise en question débuté en janvier. Depuis, Fenerbahçe est passé par là et il a été bon. Contre Villarreal, il a encore élevé son niveau de jeu. Le nouveau schéma en 4-4-2 lui convient mieux. Son binôme avec Fabinho est parfait et les rôles sont bien répartis. « Je me sens bien, le schéma me convient sans doute mieux, je suis plus serein dans la tête » analyse-t-il quand on lui parle de ses matches.

« Mais je ne m'enflamme pas, ça va très vite en football, ce qui compte, c'est de rester à ce niveau ». Ce niveau, justement, est en train de lui donner un nouveau statut. Et qui dit nouveau statut, dit sollicitations. Son profil a toujours aimanté les regards mais ses dernières sorties ont réveillé les sirènes de l'étranger. C'est pour ça que l'entourage du garçon a fait passer un message à la direction, à savoir une prolongation de contrat, car l'envie du joueur est de rester à Monaco. Sous contrat jusqu'en 2019 avec le plus petit salaire du onze de départ actuel, il se dit qu'un rallongement du bail de deux ans et une revalorisation salariale seraient au centre des pourparlers. Au sein du club, Villarreal occupait tous les esprits jusqu'ici. Depuis mardi, Monaco est en Ligue des Champions et Bakayoko s'est montré sous son meilleur jour face aux Espagnols.

De quoi permettre aux deux parties de se revoir rapidement.

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