A Monaco, un feu d’artifice pour oublier, profiter et danser

Orpheline de feux d’artifice depuis vingt mois, la Principauté de Monaco a renoué, ce samedi à 22 h pétantes, avec les spectacles pyromusicaux. Les artificiers de ce show de 17 minutes nous expliquent les coulisses.

Article réservé aux abonnés
Thibaut Parat Publié le 01/08/2021 à 11:06, mis à jour le 01/08/2021 à 12:30
Sur la digue du port Hercule, dix tonnes de matériel avaient été installées pour 1800 tirs dans le ciel monégasque. Photo Stéphane Lobono / Flash Art Monaco

Vingt mois que le ciel monégasque ne s’était pas embrasé de mille feux. Le dernier feu d’artifice tiré en Principauté remontait à novembre 2019, un soir de fête nationale. Une éternité.

Un vide pyromusical (enfin) comblé ce samedi, à 22 h pétantes, lorsque les premiers feux de Bengale rouges, suivis de trois cocotiers verts projetés à cent mètres de hauteur, ont illuminé le port Hercule.

Et comme un pied de nez à ce satané virus qui pollue nos vies depuis bien (trop) longtemps, une version lente de What a wonderful world a été choisie pour amorcer ce show de dix-sept minutes. Avant d’enchaîner sur du Queen, Sting, Metallica, Imagine Dragons ou encore Robbie Williams.

" Pour une reprise d’activités, et de la vie, on a voulu s’écarter de la musique classique, pourtant parfaite pour un spectacle pyromusical, afin de privilégier du rock plus moderne ", sourit Stéphane Lobono, directeur général de Flash Art Monaco et concepteur du spectacle avec Markus Katterle.

Ce n’était d’ailleurs guère anodin qu’ils baptisent ce feu d’artifice par le triptyque suivant : " Forget, Enjoy and Dance ! " Littéralement : " Oublie, profite et danse ! "

« Bouffée d’oxygène »

Après (presque) deux années de traversée du désert, Stéphane Lobono et son équipe voulaient mettre le paquet pour, justement, mettre aux oubliettes une période délicate.

" C’était infernal à vivre. Économiquement, ce fut dur mais on a passé le cap sans argent grâce à l’aide de Monaco et l’Allemagne (1) . Le plus dur, c’était la frustration car on stockait beaucoup de musiques que l’on pouvait potentiellement utiliser pour un feu d’artifice. "

Sans la possibilité de faire parler la poudre.

" On n’a pas pu faire notre métier. Certains, pour pouvoir survivre, sont partis faire de l’électricité ou du câblage informatique. D’autres sont restés sans travailler. Alors, forcément, c’est une bouffée d’oxygène de se retrouver, se satisfait Stéphane Lobono. On voulait s’embrasser mais on ne pouvait pas. "

10 tonnes de matériel

Samedi matin, sur la digue du port Hercule, les artificiers opéraient les derniers réglages au gré des neuf stations de tir. Jeudi, un semi-remorque rempli à ras bord d’engins pyrotechniques était arrivé sous bonne escorte policière.

" On a dix tonnes de matériel, ce qui représente environ 1 800 tirs ", chiffre Stéphane Lobono.

Tout a été numérisé pour que les roquettes, palmiers et autres chandelles romaines se calent sur le rythme des musiques diffusées au cœur des trois zones réservées aux spectateurs avec pass sanitaire (lire ci-dessous).

" C’est la musique qui donne le tempo du feu d’artifice. On l’utilise comme le support de traduction d’une émotion. Sans elle, on ne pourrait pas magnifier le produit. Un feu d’artifice traditionnel [sans musique, ndlr] peut être très beau mais il est répétitif, car les produits d’artifice ne se renouvellent pas beaucoup. "

Outre une sensibilité musicale à posséder, l’artificier ne doit bien sûr rien négliger sur la sécurité. " À Monaco, comme on est en ville, on ne peut pas avoir des engins pyrotechniques avec un calibre supérieur à 200 mm. Cela représente une distance de sécurité de 180 mètres. "

Hommage aux morts de la Covid-19

D’ailleurs, quelques heures avant le show, une commission de sécurité (2) s’est rendue sur site pour vérifier que le dispositif répondait aux normes de sécurité. Une inspection passée sans encombres.

Place au show. À dix-sept minutes intenses, oniriques. Et un bouquet musical sur l’air d’Angels de Robbie Williams. Un hommage à toutes les personnes emportées par la Covid.

1. Flash Art Monaco est le siège d’une boîte allemande.
2. Composée des sapeurs-pompiers de Monaco, du gouvernement princier et de la mairie de Monaco.

Stéphane Lobono, directeur général de Flash Art Monaco et concepteur du spectacle pyromusical de ce samedi soir, aux côtés de Daniel Weber, le chef artificier. Photo Cyril Dodergny.

Tout savoir sur le prochain feu d’artifice en août

Quand et où ?
Le samedi 7 août à 21h30 au port Hercule.
Renseignements : + 377.93.10.12.10.

Quelles sont les zones d’où l’on peut assister au show pyromusical ?
Trois zones ont été réservées au public : le quai Albert-Ier ; la route de la Piscine sur les darses nord et sud du port Hercule ; la terrasse du théâtre Princesse-Grace. L’accès à ces zones est gratuit mais soumis à des conditions sanitaires strictes.

Jusqu’à huit points d’entrée
Les entrées se feront par huit points de contrôle répartis comme suit :
- Quai Albert Ier : face à la rue Princesse Caroline ; au niveau de la rue Suffren-Reymond ; à proximité de la rue Princesse-Antoinette ; à hauteur du Bureau de Tabac.
- Route de la Piscine : au niveau de l’hôtel Miramar, quai des États-Unis ; à proximité de la Rascasse.
- La terrasse du théâtre Princesse-Grace: une entrée au niveau du théâtre, l’autre au niveau de l’ascenseur public des jardins du Casino.

Un pass sanitaire est-il obligatoire ?
Si l’on veut accéder à ces trois zones, oui. La décision ministérielle, en date du 22 juillet 2021, oblige toutes les personnes de plus de 16 ans à présenter un pass sanitaire, c’est-à-dire soit un justificatif de vaccination, soit un test PCR ou antigénique négatif de moins de 48 heures, soit un justificatif de rétablissement à la suite d’une contamination à la Covid-19. Une pièce d’identité devra aussi être présentée aux contrôleurs.
Afin de faciliter les contrôles, le stade nautique Rainier-III fermera exceptionnellement ses portes à 18 heures.

Le port du masque est-il obligatoire ?
Oui pour toutes les personnes de plus de 5 ans.

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver juste pour ce site parce que la pub permet à la presse de vivre.

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Monaco-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.