Troisième femme dans l'histoire du Festival de Cannes à recevoir la Palme d'Or, la Française Justine Triet primée pour "Anatomie d'une chute"

La Palme d'Or de cette 76e édition a été attribuée au film de Justine Trier avec Sandra Huller, dans le rôle principal, "Anatomie d'une chute".

La rédaction Publié le 27/05/2023 à 21:22, mis à jour le 27/05/2023 à 22:34
Sandra Hüller et Justine Triet. Photo AFP

Clap de fin, sur la Croisette et cocorico! Après une longue journée de délibérations, le jury composé de Ruben Östlund, Julia Ducournau, l'actrice Brie Larson, l'écrivain afghan Atiq Rahimi, Damian Szifron, Paul Dano, Maryam Touzani, Atiq Rahimi, Rugano Nyoni et l'acteur Denis Ménochet a annoncé le grand gagnant de cette 76e édition. 

Il a primé la réalisatrice française, dont le film "Anatomie d'une chute" a fait sensation sur la Croisette. La réalisatrice française Justine Triet s'était propulsée dans le peloton de tête des favoris pour la Palme d'or avec cette autopsie glaçante d'un couple d'artistes dysfonctionnel.

Une dissection d'une vie de couple de façon magistrale

En 2h30, "Anatomie d'une chute" retrace le procès d'une autrice allemande (Sandra Hüller) accusée aux assises du meurtre de son mari, dans leur chalet des Alpes françaises. En l'absence de témoin, si ce n'est leur fils, un enfant malvoyant, la justice va disséquer la vie du couple, dont les disputes étaient enregistrées par le mari. Et révéler tous les rapports de pouvoirs, névroses et failles cachées. 

Les scènes de procès sont centrales, portées par l'affrontement entre l'avocat général, joué par Antoine Reinartz, et l'avocat de l'accusée (Swann Arlaud). Friande de "True crime", Justine Triet explique qu'elle s'est inspirée de faits divers pour son film sur un couple de créateurs, co-écrit, comme une mise en abyme, avec son compagnon, le cinéaste et acteur Arthur Harari: "Travailler ensemble était une expérience dingue. On s'est un peu engueulé et je ne suis pas sûr qu'on recommence !", plaisantait-elle.

Le film sortira en salles le 23 août prochain. 

Au terme d'une compétition très ouverte, le Festival a annoncé samedi que la Palme d'or serait remise par l'actrice Jane Fonda, connue pour ses engagements militants. Peu avant, le Grand Prix aura été remis par deux réalisateurs légendaires, Quentin Tarantino et Roger Corman, 97 ans, l'un des doyens du cinéma américain.

Au-delà des paillettes et des stars, le suspens reste entier sur le palmarès. Le jury, présidé par le Suédois Östlund qui a remporté l'an dernier sa deuxième Palme, doit départager 21 cinéastes, dont 7 réalisatrices.

Peu avant le début de la cérémonie, la plupart des réalisateurs donnés favoris sont apparus sur le tapis rouge.

Parmi eux: Hirokazu Kore-eda, dont le "Monster", sur le harcèlement en milieu scolaire, pourrait offrir au Japonais sa deuxième Palme, et la Française Justine Triet pour "Anatomie d'une chute", une autopsie glaçante d'un couple d'artistes dysfonctionnel.

Ce dernier film est l'un de ceux qui ont le plus plu à la critique internationale. Si elle obtenait la distinction suprême sur la Croisette, elle serait seulement la troisième réalisatrice de l'histoire du Festival à être primée, après Jane Campion ("La leçon de Piano", 1993) et Julia Ducournau ("Titane", 2021). 

Ont gravi également les marches Wim Wenders pour "Perfect Days", un film autour d'un homme travaillant à l'entretien des toilettes publiques de Tokyo, et Jonathan Glazer pour "The Zone of Interest", qui décrit de manière clinique et glaçante la vie quotidienne de la famille du commandant du camp d'extermination nazi d'Auschwitz.

Nuri Bilge Ceylan était également présent pour son mélancolique "Les herbes sèches" et qui pourrait, s'il est récompensé, rejoindre le club fermé des cinéastes sacrés deux fois à Cannes.

Autour d'Östlund, qui avait promis une "approche très démocratique" des débats, huit jurés, dont Julia Ducournau, l'actrice Brie Larson, connue comme la super-héroïne Captain Marvel, l'écrivain afghan Atiq Rahimi ou l'acteur Denis Ménochet.

Du côté des prix d'interprétation, l'Allemande Sandra Hüller, révélée au public international à Cannes avec "Toni Erdmann" (2016), est une très sérieuse prétendante: elle excelle dans deux films, jouant l'épouse du commandant nazi dans "Zone of Interest" et une veuve accusée d'avoir tué son époux dans "Anatomie d'une chute".

Au-delà des prix, la cérémonie de clôture, présidée par Chiara Mastroianni et retransmise à partir de 20H30 sur France Télévisions et Brut, marque le terme d'une 76e édition, présidée pour la première fois par Iris Knobloch, ancienne de Warner.

Elle fut marquée par des polémiques sur le come-back de Johnny Depp, après ses procès pour diffamation autour d'accusations de violences conjugales, par une présence en force du cinéma du continent africain, et des jeunes réalisatrices.

L'une d'entre elles, Molly Manning Walker a reçu le prix Un Certain Regard pour "How To Have Sex", et deux autres se partagent l'Oeil d'or du meilleur documentaire, Kadib Abyad "La mère de tous les mensonges" et Kaouther Ben Hania ("Les filles d'Olfa", sur la radicalisation d'adolescentes tunisiennes, également en course pour la Palme d'or).

L'édition a été marquée également par une nouvelle démonstration de la lune de miel entre Cannes et Hollywood: en 12 jours, le tapis rouge aura accueilli Martin Scorsese, Leonardo DiCaprio et Robert De Niro (pour "Killers of the Flower Moon") ou encore Harrison Ford, venu faire ses adieux à "Indiana Jones".

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