Des deux côtés de la Méditerranée, à Monaco comme en Corse, la tradition ne s’est jamais effritée au gré des décennies. L’attachement et la ferveur pour Sainte Dévote, non plus. Preuve en est, hier la veille de son jour de fête (lire programme du jour en page 7), le Monaco institutionnel et populaire était uni pour honorer l’âme protectrice de l’identité monégasque. La sainte patronne du pays et de la famille princière. La légende veut que Devota, jeune chrétienne native de Lucciana, ait été martyrisée par le préfet Barbarus. Sans jamais, une seule seconde, renier sa foi. La nuit suivant son martyr, des fidèles dérobèrent son corps et le placèrent sur une barque. Direction l’Afrique. Les caprices de Dame Nature en décidèrent autrement. C’est à Monaco que la barque, guidée par une colombe sortit de la bouche de Devota, s’échoua. La martyre fut ensevelie dans une chapelle du vallon des Gaumates. Nous sommes le 27 janvier de l’an 303 ou 304.
La der de Mgr Barsi
D’où l’arrivée, hier à 18 h 45 pétantes, d’une barque sur le quai Jarland. Et l’envol gracieux d’une colombe. Flambeaux en mains, la procession s’est lentement dirigée vers l’église Sainte-Dévote avant d’accueillir la famille princière au grand complet. À l’intérieur de l’édifice religieux s’est alors tenue la cérémonie du Salut du Très Saint-Sacrement, présidée par Mgr Bernard Barsi, archevêque de Monaco, dont c’est aujourd’hui la dernière Sainte Dévote. S’ensuivait alors le temps fort de cette soirée : l’embrasement de la barque sur le parvis. Les premières flammes ont été allumées par le prince héréditaire Jacques et la princesse Gabriella, aidés par le prince Albert II et la princesse Charlène. Après le brasier sur la terre, restait alors celui, impressionnant, tiré dans le ciel.
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