Suite au dépôt du projet de loi qui doit être voté fin septembre au conseil national, l’Union des syndicats de Monaco a fait ses propres calculs
L'Union des Syndicats de Monaco (USM) est entrée en campagne, et a décidé de combattre fermement le texte de loi sur les retraites qui génère beaucoup d'interrogations au sein de la Principauté. Salariés et employeurs du privé, retraités, conseillers nationaux, conseillers au gouvernement et même le prince souverain, tous s'inquiètent de la situation actuelle et de la pérennité des pensions.
Les uns pour sauver un régime qui serait « en faillite d'ici 2030 »,les autres pour protéger des futurs retraités qui seraient « spoliés ».
À l'USM, le message est clair : « Il ne faut pas que cette loi soit votée ! » Et les arguments avancés par le gouvernement princier sur le vote en urgence fin septembre ne passent pas : «Pourquoi se précipiter alors que la Caisse Autonome des Retraites (CAR) a déjà connu des déséquilibres financiers. Entre cotisations perçues et pensions versées, comme cela se répète depuis 2 ans. Le nombre d'heures déclarées enregistré à la hausse cette année va entraîner des ressources supplémentaires et permettra de rétablir progressivement l'équilibre, comme cela s'est produit dans les années 90. » Et sur le fond, l'USM ne se laisse pas non plus compter fleurette : « Le vrai problème c'est que les résultats de nos calculs vont à l'encontre même de la démonstration du gouvernement et de ses chiffres. »
Selon les syndicats, l'impact va être beaucoup plus important que l'exécutif ne l'annonce. «Les retraites seront dépréciées de 15 % à partir de 2040 et de 20 % pour les départs en 2050 ! »
« Nos calculs se basent sur la loi »
« Nos calculs sont faits à partir du projet de loi. On a donc pu établir un tableau en toute transparence, que chacun peut venir consulter et qui permet de visualiser les conséquences pour les salariés en se basant sur l'exemple même donné par Stéphane Valéri » [lire notre encadré].Ainsi, le site internet www.usm.mc, propose, depuis une semaine, le calcul d'une retraite, à partir de 2012, en fonction du salaire brut et de l'année des 60 ans du salarié. L'outil proposé par les syndicats indique le montant des pensions selon le système actuel et selon la réforme envisagée.
Et chez les travailleurs, l'inquiétude monte. Mercredi, pendant la pause déjeuner Christophe, membre de l'USM, accompagné de Monique Ferrere, secrétaire générale, a reçu des salariés venus se renseigner lors d'un point info retraites dans leurs locaux. « Et ça n'arrête pas de défiler depuis qu'ils ont reçu le courrier du gouvernement. »
« Pas d'impact, donc pas d'argent qui rentre ! »
Point par point, ils tentent de démonter les arguments du gouvernement.
«Comment faire croire aux salariés que l'on fait une réforme pour sauver un régime "en faillite" qui ne va impacter personne. S'il n'y a pas d'impact, il n'y a pas d'argent qui rentre ! Donc oui, le salarié va être touché. Et pour financer cette soi-disant faillite du système en 2030, le texte propose des cotisations supplémentaires. Mais ces cotisations ne rapporteront qu'environ 26 millions d'euros sur les 61 millions de déficit annoncé. Leur réflexion n'est pas logique ! »
L'USM a donc décidé d'informer le plus largement la population en multipliant les actions. Mercredi matin, ils tractaient aux frontières du territoire.
L'après-midi ce sont plus de 80 délégués du personnel et responsables syndicaux qui étaient présents à une réunion d'information. Ils ont jusqu'en septembre pour convaincre.
commentaires