La candidate UMP aux élections législatives des Français établis hors de France animait mardi soir une dernière réunion publique à Monaco avant le premier tour dimanche
Elle a un tempérament de battante, une volonté de fer, une détermination sans faille. Bref, Laurence Sailliet est une femme politique. Elle s'en est donné les moyens depuis de longues années. Aujourd'hui, elle touche - presque - au but. Le 17 juin, la candidate sera peut-être député de la 5e circonscription des Français établis hors de France, elle veut défendre à l'assemblée nationale (et à l'unisson avec son ami le sénateur Christophe-André Frassa) deux thèmes essentiels : la fiscalité et le logement. Rencontre.
Êtes-vous souvent venue à Monaco ?
C'est la quatrième fois. J'y reste en général deux jours pour des réunions publiques et rencontrer les Français de Monaco. Depuis Barcelone où j'habite, la principauté n'est qu'à deux heures… Cette 5e circonscription me semble à dimension humaine.
Quelles priorités souhaitez-vous défendre à l'assemblée nationale, pour vos compatriotes ?
Il y a deux thèmes essentiels en Principauté : la fiscalité et le logement. Je compte remettre les choses dans le bon sens ! À Monaco, les Français sont les seuls expatriés fiscalement domiciliés en France. C'est une aberration.
Le problème a maintenant un demi-siècle. Et Bercy ne semble pas prêt à lâcher du lest ?
Avec un député qui les représente, les compatriotes ont un porte-parole de plus. L'assemblée nationale a un poids. Ainsi, avec Christophe-André Frassa au Sénat, nous allons multiplier nos forces. Il faut remettre tout à plat. La France doit traiter tous ses ressortissants de la même façon. La fiscalité cumulée au problème du logement provoque une baisse inexorable de la communauté française. Or je suis convaincue qu'une démographie stable est un gage d'équilibre entre Monaco et la France. La Principauté a besoin des Français.
Comment comptez-vous vous y prendre pour le logement ?
Je m'engagerai sur ce thème essentiel. Des discussions peuvent être menées avec les autorités monégasques. L'idée d'un secteur intermédiaire est à relancer.
Si cela ne tenait qu'aux électeurs de Monaco, vous auriez de très grandes chances d'être élue. Vous croyez en la victoire ?
Je ne me pose pas la question. Je suis prête. J'ai l'avantage d'avoir fait beaucoup de terrain et une grosse campagne. Si je suis élue, je porterai la voix des Français dans ce qu'ils partagent en commun, mais aussi selon les problématiques de chaque pays.
Un engagement qui coûte cher…
Je n'ai pas voulu faire appel aux dons et ai donc choisi d'emprunter de l'argent. C'est effectivement un gros investissement personnel, dans tous les sens du terme. Cela fait dix ans que je ne suis pas partie en vacances, quatre ans que je me serre la ceinture pour cette échéance.
Une vocation…
Je l'ai en moi, c'est inexplicable. J'ai le sentiment qu'il est essentiel de m'investir pleinement dans les valeurs auxquelles je crois pour mon pays.
Quand avez-vous pris le virus ?
J'ai commencé à m'intéresser à la politique en 1981. J'avais huit ans…
Et depuis ?
Nutritionniste de formation, j'ai commencé ma carrière en France. Dans le Béarn, j'ai monté un restaurant puis suis devenue membre au comité exécutif du Medef pour les petites entreprises et travailleurs indépendants. En 2007, l'UMP m'a demandé de partir dans les Pyrénées-Atlantiques sur une circonscription qui n'avait jamais été à droite. J'ai perdu au second tour… Lorsque je suis arrivée en Espagne il y a quatre ans, j'ai monté l'UMP en Catalogne et j'ai gagné les élections pour être déléguée UMP Espagne en 2010.Aujourd'hui, être député serait pour moi la continuité de mon engagement.
Vivre à l'étranger n'est-il pas un handicap pour l'action politique française ?
Au contraire ! Regarder mon pays de l'extérieur m'a donné beaucoup de maturité politique.
Repères
Ses projets pour la 5e circonscription hors Monaco
L'accès à la scolarité pour tous les jeunes, le soutien au Français qui subissent une rupture professionnelle, le soutien économique, lutter contre le risque de la double imposition.
Qui sont les électeurs ?
80 672 Français inscrits en Espagne (64 235), au Portugal (9 411), en Andorre (2 660) ou à Monaco (4 366).
Peut-elle gagner ?Au Portugal, en Andorre et à Monaco, l'UMP est arrivé largement en tête.
Où sera-t-elle les 3 et 17 juin ?A Barcelone pour le 1er tour, à Madrid pour le second…
commentaires