La Principauté part à la conquête orbitale

Ilhami Aygun a présenté son projet « MonacoSAT » au Yacht-Club. Il prévoit de construire un satellite de télécommunications qui occupera la position orbitale de Monaco

S. Wiélé Publié le 20/12/2011 à 07:13, mis à jour le 02/01/2012 à 19:53
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Ilhami Aygun (à gauche), président-directeur général de SSI et le directeur général de MCR, Jean-Pierre Margossian (à droite) ont expliqué le projet « MonacoSAT » lors d'une conférence au Yacht-Club . Eric Dulière et NASA/EPA/MAXPPP

Ilhami Aygun a présenté son projet « MonacoSAT » au Yacht-Club. Il prévoit de construire un satellite de télécommunications qui occupera la position orbitale de Monaco

La Principauté est le 16e pays au monde à avoir une position orbitale», se réjouit Ilhami Aygun. Au Yacht-club, le président directeur général de l'opérateur de satellite Space International-Monaco (SSI) animait récemment une conférence sur « Le futur de Monaco dans l'espace », organisée par le Monaco Press club.

Ilhami Aygun est responsable du projet de construction d'un satellite de télécommunications : le « MonacoSAT ». Il s'agit d'un programme ambitieux qui vise à utiliser la position orbitale de la Principauté.

Mais comment l'État a-t-il obtenu une telle position ? « Tous les pays peuvent le faire. Il faut déposer un dossier à l'Union internationale des télécommunications (UIT). C'est ce qu'a fait la Principauté en 2005 », expliquait le directeur général de Monte-Carlo Radiodiffusion (MCR), Jean-Pierre Margossian. Ainsi, Monaco a étudié les positions orbitales possibles et retenue celle à 52 degrés Est. Cependant, il a fallu négocier avec douze pays car elle était convoitée. « Aujourd'hui, il est très difficile d'obtenir une position orbitale. Le réseau est saturé car les États-Unis ou la Chine ont des tas de positions afin de développer les télécommunications », rajoutait M. Margossian. On compte à ce jour, près de 500 satellites de télécommunications qui entourent le globe.

Et avoir une position orbitale ne coûte pas grand-chose : « Un État paie environ 5 000 dollars une fois pour toutes, mais il faut y mettre un satellite. »

300 millions d'euros et ... 25 emplois à Monaco

Et justement, la SSI entendait utiliser la position orbitale de Monaco pour y positionner un satellite de télécommunications. Des discussions ont eu lieu avec les douze autres pays et finalement la position a pu être attribuée à Monaco, qui en est aujourd'hui propriétaire. Un accord a été signé entre la SSI et la Principauté en 2009.

Cependant, c'est le Turkménistan qui fera usage de l'essentiel des fréquences du satellite. Monaco ne pourra utiliser qu'un tiers.

En effet, le pays d'Asie centrale a signé un accord avec la SSI, le 18 novembre dernier. Il s'agira du premier système national de télécommunications par satellite pour le pays. Il permettra de sécuriser et d'améliorer ses moyens de télécommunications : radio, télévision, Internet…

Et pour la construction du satellite, l'entreprise Thales Alenia Space a été choisie. Basée à Cannes, elle débutera sa conception le mois prochain et l'achèvera en août 2014. La Chine devrait procéder au lancement du satellite.

Concernant le financement, Monaco ne donnera pas un centime : la SSI et le Turkménistan paieront l'ensemble du projet satellite, c'est-à-dire 300 millions d'euros.

De plus, chacun verse une redevance à la Principauté, dont le montant reste secret. Mais quel changement dans le quotidien des Monégasques ? Ilhami Aygun le reconnaît : « Cela ne les touchera pas directement, mais c'est un avantage économique certain. »

Cependant, le projet spatial devrait créer des emplois. Car, une fois le satellite lancé, trois stations de contrôle le surveilleront. « Une sera basée à Cannes, une autre au Turkménistan et une dernière à Monaco qui emploiera 25 personnes. »

 

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(Photo Eric Dulière et NASA/EPA/MAXPPP).

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