Après le mouvement d’une cinquantaine de représentants syndicaux mardi après-midi, devant l’hôtel, pour dénoncer des sanctions jugées « injustes », la direction donne ses réponses.
Mais pourquoi Brice et Bruno, deux employés de la SBM, ont été sanctionnés ? Dans un premier temps, l'un d'eux, chasseur et délégué du personnel à l'Hôtel de Paris, prend la responsabilité pour l'ensemble de sa brigade (4 personnes) de refuser de remplir « une mission qui n'était pas la leur », après avoir « dépanné » pendant plus de deux ans... Après avoir reçu la convocation au tribunal du travail, la direction a décidé d'une mise à pied de trois jours uniquement pour le délégué du personnel, tout en enfreignant allégrement plusieurs lois monégasques et le Code du Travail »,soulignait, dans nos colonnes, mercredi, Michel Alaux. Le salarié de la Société des Bains de Mer (SBM), également secrétaire général du syndicat des HCR, dénonçait sur le pavé les décisions de son employeur.
Si mardi, la direction de la SBM n'a pas souhaité répondre à nos questions, elle a donné hier, par communiqué, ses explications.
« Certains salariés de l'Hôtel de Paris ayant refusé à maintes reprises, d'accomplir une partie des missions leur incombant (obligatoires en principauté de Monaco), la direction s'est vue contrainte de leur adresser un avertissement.
L'un d'entre eux, délégué du personnel, ayant persisté dans son attitude de refus, contrairement à ses autres collègues, s'est vu infliger une mise à pied de trois jours, une telle sanction étant prévue par le règlement intérieur en vigueur dans les exploitations hôtelières de la SBM. L'intéressé a été sanctionné pour exécution fautive de son contrat de travail, voire pour insubordination, puisqu'il s'opposait aux ordres qu'il recevait à titre personnel dans le cadre de l'exécution des missions qui lui sont imparties. »
Quel dialogue ?
Autre reproche récurrent : le manque de communication. Mardi, face à l'Hermitage, Michel Alaux expliquait : «On a tenté à maintes et maintes reprises d'obtenir des explications. On a demandé des entrevues mais rien n'y a fait. »
La SBM, quant à elle, affirme avoir accepté le dialogue.« La SBM n'a pas agi avec brusquerie puisque des réunions se sont déroulées, sur la question concernée, les 18 mai, 28 juillet et 10 août 2011 - celle de juillet ayant eu lieu en présence du directeur du Travail et de l'inspecteur principal du Travail. Par ailleurs, un courrier a été adressé à chacun des salariés concernés, après que la première sanction ait été infligée, pour tenter de les rappeler au respect de leur hiérarchie et de leurs responsabilités. Cette démarche a conduit la majorité d'entre eux à reprendre normalement leur travail.
Contrairement à ce qui est allégué, la société est toujours ouverte au dialogue avec les interlocuteurs sociaux afin de maintenir une bonne communication avec son personnel. Cependant, garante de la bonne gestion d'une société aux activités multiples et diversifiées, la direction se doit de prendre, chaque fois que nécessaire, les mesures permettant d'assurer le bon fonctionnement des services. »
Bay hotel : pas de commentaire.
S'agissant du Monte-Carlo Bay Hotel & Resort, l'affaire évoque un don d'une série de biens à un salarié par un client. Là, la direction se refuse à tout commentaire car « les faits évoqués (...) font l'objet d'une procédure judiciaire. »
À l'heure où il est question de trouver les clefs économiques et sociales qui donneront à la SBM un nouvel élan, on voit que la tâche risque d'être rude entre la direction et les salariés...
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