Alors que la présidentielle approche, des Français qui résident à l’étranger, ceux qui vivent à Monaco sont, selon le sénateur Christophe-André Frassa, très impliqués
57,5 %. C'était, en 2007, le taux de participation, au second tour de l'élection présidentielle, des Français de Monaco. Au premier tour, ils étaient 52,90 % à voter.« Et 58,2 % ont voté Nicolas Sarkozy ; contre 15,78 % pour François Bayrou et 9,39 % pour Ségolène Royal »,explique Christophe-André Frassa. À Monaco, Sarkozy était élu dès le premier tour, s'amuse à dire le sénateur représentant les Français de l'étranger (UMP). « Au second tour de 2007, 83,4 % des votants ont donné leur voix à l'actuel président sortant. »
À titre de comparaison, Christophe-André Frassa note que le taux de participation des Français d'Andorre était de 42,8 % lors de la dernière présidentielle. Il explique : « La proximité et l'enclavement de la Principauté dans les Alpes-Maritimes contribuent très certainement à encourager les Français de Monaco à aller voter.»
Impôts : l'espoir recule
Le taux de participation sera-t-il tout aussi fort en mai prochain ? Sur leur principale revendication - les impôts -, les Français savent qu'ils n'ont pas grand-chose à attendre de celui qui était leur favori en 2007. Le 25 avril 2008, alors que Nicolas Sarkozy faisait une première visite officielle en Principauté, ils étaient un peu restés sur leur faim à l'issue de leur rencontre, salle du Canton, avec le président français qui avait fait, devant eux, un discours de politique générale.
Sentiment d'injustice
Mais l'époque était meilleure qu'aujourd'hui. En 2008, les Enfants du pays avaient espoir de voir aboutir l'extension du certificat de domicile. En clair, les Français « privilégiés », c'est-à-dire ceux qui ne paient pas d'impôts parce qu'ils sont installés à Monaco depuis 1957, pensaient que les négociations avec la France allaient leur permettre de transmettre leur privilège à leurs enfants.
« Les discussions étaient très bien engagées », explique Christophe-André Frassa. Mais la crise est passée par-là... « Aujourd'hui, plus que jamais, les Français souffrent d'être perçus comme des exilés fiscaux, des planqués dans des paradis dorés. Ils se sentent considérés comme des mauvais Français par leurs compatriotes. À Monaco - encore plus qu'ailleurs puisqu'ils sont fiscalement domiciliés en France -, c'est profondément injuste »lance le sénateur. Et d'expliquer : « Ils paient leurs impôts, l'ISF sur leur propriété à Monaco, mais n'ont pas droit au RSA (revenu de solidarité active, anciennement appelé RMI, ndlr).» « La population de Monaco était composée à 57 % de Français en 1968. Elle est aujourd'hui d'à peine un quart. Et le déclin n'a pas de raison de s'arrêter... Cette situation, est un frein à la relation étroite entre Monaco et la France. »
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