A la fin, c'est la gendarmerie qui l'emporte. La Cannonball, course « non officielle » de bolides de luxe, a viré à l'opération escargot. Le déploiement gendarmesque, avec flash mobile sur toutes les routes du Sud-Est et quadrillage en règle de l'A8, a eu raison de l'appétit de vitesse des participants à ce Cannonball entre Londres et Monaco.
N'est plus Burt Reynolds qui veut. Le concept de ce «rallye» n'est en effet que le «copier-coller» du blockbuster de série Z dans lequel le vieux Burt se lance dans la plus furieuse des courses illégales à travers les États-Unis. Sauf que, dans la vraie vie, les fous du volant en mode bling-bling-vroum-vroum ont dû se résigner à jouer les tortues.
«S'il faut en passer par un tel dispositif pour les dissuader de rouler comme des fous, et bien soit !», concluait le capitaine Dauboeuf, commandant l'escadron de départemental de sécurité routière.
Sa plus belle récompense? Ce message qui tombe alors qu'il patrouille sur l'A8 entre Le Capitou de l'Estérel et Nice : la Ferrari jaune d'un des participants du Cannonball vient d'être contrôlée à « 108 km/h » sur une portion de l'A8 limité à 110...
La peur de la fourrière...
Les forces en présence étaient pourtant numériquement équilibrées. Partis de Londres avant-hier, les pilotes du Cannonball étaient une quarantaine. Tous fortunés, et bien décidé à rallier Monaco en mode no limitau volant de Maserati, Ferrari, Bentley en tous genres, Lamborghini, Aston Martin, Porsche, etc.
Partis, eux, de leurs casernes azuréennes, les gendarmes, chargés de traquer les éventuels fauteurs de grands excès de vitesse, étaient une quarantaine. Et au jeu du chat et de la souris, c'est la « cavalerie » qui a gagné.
Pistés dans chaque département qu'ils traversaient, les «Cannonball» ont très vite compris que la route ne serait pas à eux. En fin d'après-midi, sur l'aire des Bréguières, où il fait une pause dans sa Jaguar, Peter Novani, agent immobilier dans la City à Londres, jure ses grands dieux que son seul mobile, c'est « l'amour des belles voitures, pas la vitesse » !
Les gendarmes, il est vrai, sont venus à sa rencontre. « Pas de problème! La liberté de circuler, c'est sacré », lui répond le lieutenant Moulié, non sans lui rappeler que toute infraction sera sévèrement sanctionnée. Et surtout que le temps où l'on se contentait de dresser des PV aux montants... dérisoires - 95,135 voire 750 euros - pour des fous du volant fortunés, est révolu : «Nous avons des consignes d'extrême sévérité, nous autorisant en lien avec les Parquets de Nice et de Grasse à procéder si besoin à des confiscations de véhicules.» Moralité: qu'on soit puissant ou misérable, la peur du gendarme fonctionne.... dès lors qu'on sanctionne là ou ça fait mal !
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