Les aveux de l'ex-ministre Jérôme Cahuzac après quatre mois de mensonge au sujet de son compte à l'étranger ont continué mercredi de provoquer une onde de choc dans le monde politique.
Comme il y a deux semaines lorsqu'il s'est agi de démissionner M. Cahuzac après l'ouverture d'une enquête, l'Elysée n'a pas tardé à réagir mardi soir pour dénoncer la "faute impardonnable" de l'ancien ministre du Budget, mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale.
"Un outrage à la République" pour François Hollande
Les aveux de l'ex-ministre Jérôme Cahuzac après quatre mois de mensonge au sujet de son compte à l'étranger ont continué mercredi de provoquer une onde de choc dans le monde politique.
Comme il y a deux semaines lorsqu'il s'est agi de démissionner M. Cahuzac après l'ouverture d'une enquête, l'Elysée n'a pas tardé à réagir mardi soir pour dénoncer la "faute impardonnable" de l'ancien ministre du Budget, mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale.
"Un outrage à la République" pour François Hollande
François Hollande a dénoncé, dans une déclaration enregistrée ce matin et retransmise ce midi, "un outrage à la République", dans l'affaire Jérôme Cahuzac.
Le président a affirmé que "Jérôme Cahuzac n'a bénéficié d'aucune protection" de l'Etat, répondant aux mises en cause de plusieurs membres de l'opposition.
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François Hollande a déclaré que "les élus condamnés pour corruption seront interdits de tout mandat public". Il a annoncé qu'il "entend lutter de manière impitoyable contre les conflits d'intérêts" et a annoncé des textes sur le patrimoine des élus. "L'exemplarité des responsables publics sera totale" a ajouté le président.
Il a fait part d'un vote prévu "dès cet été" d'une réforme du Conseil supérieur de la magistrature.
Hollande sur Cahuzac: "C'est une faute... par BFMTV
L'UMP cible Pierre Moscovici à l'Assemblée nationale
Christian Jacob, le "patron" des députés UMP, a sommé mercredi Pierre Moscovici d'assurer qu'il n'avait pas utilisé l'administration fiscale pour essayer de blanchir Jérôme Cahuzac, des soupçons rejetés par le ministre de l'Economie.
Lors des questions d'actualité à l'Assemblée nationale, le président du groupe UMP a porté le fer contre Pierre Moscovici, qui avait obtenu de l'administration fiscale suisse un document blanchissant apparemment l'ex-ministre du Budget, qui a avoué mardi détenir des comptes cachés à l'étranger depuis 20 ans.
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"L'administration fiscale a-t-elle été instrumentalisée pour entraver la justice et étouffer cette affaire ?", a demandé Christian Jacob. "Pierre Moscovici, ministre de tutelle de Jérôme Cahuzac, a-t-il voulu le blanchir en utilisant les prérogatives liées à ses fonctions ?"
Avant lui, le député UMP Claude Goasguen avait jugé que le ministre de l'Economie n'avait pas fait le nécessaire pour découvrir la vérité, réclamant sa démission "dans les plus brefs délais".
"Si vous voulez à tout prix chercher une mise en cause, je trouve que vous frappez vraiment à la mauvaise porte car nous n'avons rien cherché à blanchir, à couvrir ou à excuser ou à innocenter", a répliqué Pierre Moscovici.
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"Au contraire, cette administration et moi-même avons été constamment au service de la vérité, de toute la vérité et c'est cela que nous avons fait, j'en suis fier", a-t-il ajouté.
Pierre Moscovici a assuré avoir fait une demande d'entraide à la Suisse dans le seul but d'aider "à la manifestation de la vérité".

L'enquête suisse confirme l'existence du compte
L'enquête judiciaire menée en Suisse a permis d'établir l'existence du compte non déclaré de M. Jérôme Cahuzac à la suite de perquisitions à la banque UBS et chez la société Reyl et Cie, a indiqué mercredi le quotidien suisse Le Temps.
Ce sont les résultats de ces investigations, auxquels ont eu accès les avocats de M. Cahuzac qui expliquent son changement de position et ses aveux, affirme Le Temps. Ces informations n'ont pas encore été transmises à la justice française, a précisé au journal le procureur de Genève.
>> L'enquête en Suisse a confirmé l'existence du compte de Cahuzac, selon Le Temps
Cahuzac exclu du PS
"Nous l'avons tous cru", a confirmé le chef de file des députés socialistes, Bruno Le Roux, sur France Info. "Personne n'a cherché à protéger Jérôme Cahuzac", a-t-il ajouté.
Le premier secrétaire du Parti socialiste, Harlem Désir, a annoncé mercredi dans un communiqué que Jérôme Cahuzac, qui avait démissionné de ses fonctions le 19 mars, s'était 'exclu de fait" du PS.
"Il n'en sera désormais plus membre", écrit-il. "François Hollande est un homme intelligent : s'il l'avait su, immédiatement Cahuzac aurait été viré", a assuré le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, sur RMC Info et BFM TV.
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