A. Garino: "C'est le moment de prendre des mesures" pour les retraites

Le président du conseil économique et social a réuni hier soir une section du comité de coordination pour étudier le dossier «Retraites». Selon lui, des explications techniques s’imposent

Propos recueillis par Joëlle Deviras Publié le 05/06/2012 à 07:05, mis à jour le 05/06/2012 à 08:43
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André Garino, président du conseil économique et social. Eric Dulière

Le président du conseil économique et social a réuni hier soir une section du comité de coordination pour étudier le dossier «Retraites». Selon lui, des explications techniques s’imposent

Je crois qu'il faut davantage parler de réajustements que de réforme. »Dans son bureau du conseil économique et social, André Garino parle tout en nuances sur le projet de loi concernant les retraites. C'est là certainement son tempérament, mais aussi l'exercice de style auquel doit se prêter le président d'une instance apolitique chargée d'examiner les textes législatifs à caractère économique ou social. La semaine dernière, et hier soir encore, une section du comité de coordination (composé équitablement de représentants des patrons, des salariés et du gouvernement) a étudié le texte.

En marge du conseil national, quel rôle joue le conseil économique et social sur un projet de loi ?

Nous sommes saisis du projet et émettons un avis après examen.

Le projet sur les retraites déchaîne-t-il ici aussi les passions ?

Chez nous, il y a des convergences. Les représentants de chaque collège voient les choses plus sereinement que les représentants de leur institution. Une première réunion a montré des divergences d'analyse sur l'évolution différenciée du salaire de base et de la valeur du point. Ce mécanisme doit être encore explicité.

La pédagogie comme solution aux querelles ?

J'ai provoqué une réunion pour le 18 juin prochain avec le directeur des Caisses sociales, Jean-Jacques Campana. Je pense qu'il pourra apporter tous les éclaircissements. En fin de compte, il n'y a que quelques articles, pour ne pas dire un seul - l'article 2 -, qui retiendra plus spécialement notre attention.

Cette loi était-elle indispensable ?

Nous avons atteint des ratios qui nécessitent des ajustements. Les seuils d'alerte ont été dépassés. La perception des pensions est passée de 7 à 19 ans en quelques décennies. Il fallait que le gouvernement prenne ses responsabilités. C'est, me semble-t-il, le moment de prendre des mesures. Il est même grand temps...

Les syndicats proposent sur leur site un système de calcul qui réduit de manière très significative le montant des pensions avant et après la réforme…

Je comprends la réaction de l'Union des syndicats de Monaco (USM). Pour les études actuaires, le gouvernement s'est basé sur un taux de croissance de 2,5%. Ces dix dernières années, la croissance a été supérieure. Avec les projets sur le télétravail, l'extension en mer... Nous espérons que ces prévisions se réaliseront. Quoi qu'il en soit, des réajustements pourront être effectués.

La caisse autonome des retraites dispose d'un fonds de réserve de 1,5 milliard d'euros. Pourquoi ne pas puiser dans cette cagnotte ?

Ce fonds génère des recettes. Mais s'il diminue, les revenus qu'il génère diminueront. C'est une garantie pour nos enfants, petits-enfants et retraités futurs.

Pourquoi les partenaires sociaux aboutissent-ils à des conclusions si opposées ?

Je pense qu'il y a une partie du texte qui mérite vraiment des explications supplémentaires. Ces explications n'ont pas été comprises dans un premier temps, sûrement parce qu'elles sont très techniques.

Vous-même, qu'en pensez-vous ?

Je suis persuadé que le directeur des Caisses sociales démontrera le bien-fondé de ce mécanisme, que la juste appréciation de ce texte et le bon sens permettront à notre assemblée de donner un avis éclairé et que dans les prochaines semaines, les inquiétudes pourront être apaisées ».

 

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