Plus belle la vie, la série à succès de France 3, fête cette année à Monaco ses 10 ans d'existence. Une exception dans le petit monde de la télé française.
Séance de dédicaces pour l'équipe de "Plus... par nice-matin
10 ans que ça dure. Depuis 2004, Plus Belle La Vie squatte les écrans télés de millions de foyers français à l'heure de la grande messe du 20h. Et pourtant au début, personne n'aurait misé un kopeck sur cette série "réaliste et sociale" se déroulant dans un quartier fictif de Marseille.
Raillé par la critique, boudé par les téléspectateurs, le feuilleton a entamé un virage à 90° dans son écriture. Objectif: rajouter du mystère et de l'intrigue aux amourettes des personnes. Banco. 2.500 épisodes plus tard, la série est devenu incontournable dans le paysage de la télé française. Si bien que ce samedi, pour l'ouverture du Festival TV de Monaco, ils étaient des centaines à vouloir une bise, un autographe ou un selfie avec le personnage avec lequel ils partagent leur plateau-télé chaque soir. Presque un membre de la famille, quoi.
Jeunes, moins jeunes, des hommes bcbg ou en short-claquette, des grands-mères… Impossible de définir le profil type de ces accrocs, ils sont issus de toutes les catégories socio-professionnelles. Un panel idéal pour l'INSEE. Et certains n'ont pas hésité à faire le déplacement…depuis Roubaix!
C'est toi, c'est moi
Pas de super-héros dans Plus Belle La Vie. Dans cette série, le personnage principal, c'est toi, c'est moi… bref n'importe qui. Des flics, des serveurs, des profs, des avocats, des docteurs, des étudiants… Des gens normaux dans lesquels on se retrouve.
"C'est l'histoire de notre vie. Tout ce arrive ça peut nous arriver aussi", explique Juliette, 72 ans, qui n'a pas raté un seul épisode depuis 5 ans. "On s'est implanté dans le coeur des gens et on est surtout multi-générationnelle", confie Cécilia Hornus, aka Blanche Marcy dans la série.
"Des fois je m'énerve devant ma télé quand un personnage fait une connerie. J'ai l'impression qu'ils font partie de ma famille", confie Andrée, qui vient de Suisse. Des personnages avec des qualités, des défauts… qui permet de s''y attacher ou de le détester. "Par exemple, Vanda je la déteste. Elle est méchante. Elle ne pense qu'à l'argent". Et paf…
Le rebondissement en fin d'épisode
Qu'est-ce qui nous fait regarder une série épisode après épisode? Parce qu'on a envie de savoir la suite… Et Plus Belle La Vie est passé maître dans l'art du "cliffangher", ce petit rebondissement avant le générique de fin qui donne envie de casser la télé puis d'en racheter une autre avant le lendemain soir. "L'une des clés de notre réussite, c'est l'écriture et les intrigues", décrypte Blanche, l'une des héroïnes principales. Un épisode de #PBLV, c'est une machine narrative très bien huilée: un fil conducteur "policier" sur plusieurs épisodes autour duquel s'articule des histoires plus légères. Ou moins dramatiques.
Un ancrage dans l'actualité
Plus Belle La Vie, c'est à l'heure du JT. Mais c'est pas très grave pour les fans qui "se tiennent au courant des infos grâce à la série" (sic). Chaque grand sujet sociétal est ainsi évoqué dans ce soap-opéra made in Marseille au moment il fait l'actu.
Exemple l'an dernier avec le mariage gay: alors que les pro et anti se disputaient les trottoirs pour manifester chaque week-end, la série célébrait un mariage homo. Un peu avant, on y voyait pour la première fois, un bisou - avec la langue - entre deux garçons et en prime-time.
"C'est ce rapport à l'actualité qui me plaît beaucoup, raconte Gregory, la trentaine. Cela nous donne une vision du monde dans laquelle on vit en parlant de vrais sujets comme l'homophobie, le racisme, la pédophilie… Contrairement aux Feux de l'amour qui est vraiment gnangnan."
"La série est très moderne et toujours dans l'air du temps. C'est sa grande force", poursuit Stéphane Henon aka Boher dans le feuilleton.
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