Vers la fin de l'usine d'incinération de Fontvieille?

Lors des débats du Conseil national, Jean-François Robillon a remis en cause le maintien d’une telle structure à Monaco. Le gouvernement, lui, planche sur la question

Daphné Manuel Publié le 07/11/2011 à 07:03, mis à jour le 01/01/2011 à 06:15
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Au cœur du poumon économique de Monaco, le maintien de l'usine d'incinération fait débat. Une éventuelle délocalisation pourrait libérer de l'espace. (Photo Eric Dulière)

Les internautes sont 54 % à se prononcer pour la délocalisation de l'usine d'incinération de Fontvieille hors de Monaco. Réalisé sur notre site la semaine dernière, ce sondage faisait suite à la question soulevée en séance publique par Jean-François Robillon, président du Conseil national, lors des récents débats du budget rectificatif 2 011. Et sur ce point, il semble donc que les avis soient partagés.

Lors de son intervention, Jean-François Robillon évoquait toute la complexité d'un sujet qui retient l'attention du gouvernement princier et des élus. « L'usine d'incinération de Monaco est à la fois une fierté, puisque le traitement des déchets a permis de participer activement à l'approvisionnement énergétique de toute un quartier, mais aussi une problématique récurrente de nos débats budgétaires pour deux raisons essentielles : des préoccupations écologiques d'une part et des raisons urbanistiques, d'autre part. »

Libérer de la surface commerciale

Rappelant que la conformité de l'actuelle structure sera remise en cause à l'horizon 2017-2019, Jean-François Robillon a évoqué une éventuelle délocalisation. Elle permettrait de « libérer un vaste espace à l'entrée de Monaco, au cœur d'un quartier en plein renouveau, dans la mesure où l'îlot Charles-III devrait permettre de réaliser jusqu'à 30 000 m2 de surface de bureaux et de commerces haut de gamme ». Selon lui, les communes limitrophes devraient être intégrées dans une réflexion portant sur la possibilité d' « un traitement commun de traitement et de recyclage des déchets ».

Marie-Pierre Gramaglia, conseiller de gouvernement pour l'Équipement et l'Urbanisme, étudie les solutions. Si elle concède certains avantages écologiques et économiques d'une éventuelle délocalisation, elle souligne cependant que « le gouvernement n'a pas arrêté sa position ».

L'ensemble des services analyse les avantages et les inconvénients d'une fermeture définitive de cette structure pour laquelle des investissements conséquents ont été consentis.

Un obstacle juridique

« Le gouvernement étudie ce dossier et en premier lieu, la faisabilité juridique d'une délocalisation », a indiqué le conseiller de gouvernement. Avant de rappeler que Monaco a signé la convention de Bâle, permettant à un pays d'exporter ses déchets à condition qu'il puisse prouver qu'il n'a pas les moyens techniques pour les éliminer.

Une justification qui s'avère délicate à l'heure où l'usine d'incinération assume pleinement cette fonction, traitant même jusqu'à 15 000 tonnes de déchets français par an !

«Nous étudions également les conditions techniques. Des travaux sont nécessaires sur l'installation actuelle. Or, soit nous investissons dans une rénovation, soit nous optons pour une requalification de l'usine. Trouver une solution de délocalisation en France est un processus long et nous n'avons pas de temps d'attendre », a expliqué Marie-Pierre Gramaglia.

Autre bémol : l'usine alimente en chaud et en froid le quartier de Fontvieille et bientôt, les délaissés SNCF. En cas de fermeture, le gouvernement devrait alors trouver une source d'énergie de substitution. De plus, « le coût d'une délocalisation serait plus élevé que dans le cas d'une simple requalification de l'usine », a estimé le conseiller de gouvernement. Mais sur tous ces points, on nous l'assure, une réflexion est amorcée.

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