Un "wingsuiteur" décapité par un avion, le pilote et la présidente de l'école de parachutisme sanctionnés

Après ce terrible accident ayant coûté la vie à un homme qui pratiquait le wingsuit, le pilote de l'aéronef et la présidente de l'école de parachutisme sont jugés pour homicide involontaire et conduite d'un aéronef sans titre, brevet ou licence.

La rédaction Publié le 21/11/2023 à 11:57, mis à jour le 21/11/2023 à 12:04
oins de 20 secondes après son largage, le "wingsuiteur" a été décapité après avoir percuté violemment l'avion piloté par Alain C Photo DR

Le monde du "wingsuit", cette discipline de vol en combinaison ailée, a connu un véritable drame le 27 juillet 2018.

Ce jour-là, Nicolas Galy a décollé à bord d'un avion de l'aérodrome de Bouloc-en-Quercy, petite commune à la frontière du Tarn-et-Garonne.

Alors qu'il s'apprêtait à être largué de l'aéronef perché à 4.000 mètres d'altitude, un terrible accident lui a coûté la vie. 

Moins de 20 secondes après son largage, le "wingsuiteur" a été décapité après avoir percuté violemment l'avion piloté par Alain C., qui a comparu le 19 septembre 2023. 

À son côté lors de l'audience, la présidente de l'école de parachutisme de Bouloc, en tant que personne morale représentant l'association.

Les deux mis en cause sont poursuivis pour homicide involontaire et conduite d'un aéronef sans titre, brevet ou licence.

Plus de licence de pilote valide

Au moment des faits, Alain C. ne disposait plus d'une licence de pilote valide. Des restrictions avaient été imposées par une commission, notamment la nécessité d'être accompagné par un copilote.

La raison? Un problème de vue. "Je suis hypermétrope et j'avais une anomalie anatomique qui fait que j'ai été arrêté deux mois", a-t-il plaidé. Problème, l'engin dont il avait les commandes ce fameux 27 juillet ne pouvait pas être piloté à deux. 

Le pilote a indiqué durant son procès ne pas avoir été courant de la condition. "J'avais reçu ma licence de classe 1 avec une lettre qui mentionnait le nom de quelqu'un d'autre. J'ai jeté cette lettre à la poubelle, pensant qu'elle ne me concernait pas", s'est-il défendu.

Les conditions de préparation du vol, qui sont différentes selon les clubs de parachutisme, sont aussi au cœur de l'affaire. Le pilote décline toute responsabilité, assurant que "[sa] trajectoire était cohérente".

La présidente du tribunal, Sylviane Reis, reprochait l'absence de briefing avant le vol du "wingsuiteur". "Il n'a pas sauté dans l'axe prévu et n'aurait jamais dû se retrouver sur cette trajectoire", poursuivait Alain C., salarié de l'association depuis 1998.

La présidente de l'école également mise en cause

"À l'époque, nous n'avions pas d'instructeur de "wingsuit". Là, on avait affaire à un expert qui en savait plus que nous. Je ne pense pas que ce soit une négligence de laisser faire ce qu'ils savent faire", a-t-elle confié, au bord des larmes.

Elle a également souligné qu'elle n'était pas au courant des restrictions de la licence d'Alain C.

Alors que la comparution immédiate et l'audience correctionnelle classique ont lieu ce mardi 21 novembre, le parquet de Montauban a requis douze mois de prison avec sursis pour le pilote et, pour l'association, 20.000 euros d'amende dont 10.000 avec sursis.

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