
Un exercice antiterroriste grandeur nature à Garavan Opération sans grande conséquence pour les habitants
Le 03/04 à 10h10 MàJ 03/04 à 10h11Quand la Ville a annoncé sur son site, lundi, que se tiendrait le lendemain un exercice de sécurité, les Mentonnais ont d’abord cru à un poisson d’avril. C’est pourtant une véritable opération qui s’est déroulée hier soir au niveau du stade Rondelli. Bien qu’interdite à la population (et à la presse), certains habitants de l’avenue Porte de France n’auront rien loupé de cette simulation grandeur nature - organisée par la préfecture, en collaboration avec toutes les forces de l’ordre imaginables. Visant à « améliorer la coordination inter-services, vérifier l’efficacité des dispositifs mais également tester les procédures d’intervention associant tous les acteurs impliqués dans la gestion de crise », comme l’affirmait le représentant de l’État dans un communiqué de presse.
Victimes et bourreaux à terre
Depuis leur terrasse donnant sur la scène, les riverains auront vu - comme on regarderait un bon film d’action dans un décor réel - une vedette arriver sur la plage Rondelli. Avec des malfaiteurs à son bord. Ils auront entendu des cris, des sanglots. Des détonations à répétition. Ils auront vu un homme déguisé en djihadiste se déplacer et hurler « Allahu akbar ». Entendu des plaintes, encore. Des appels à l’aide. Ils auront vu des policiers armés jusqu’aux dents monter sur les planches. Venir protéger des jeunes gens regroupés sous un palmier. Ils auront distingué, dans la nuit, de nouveaux bruits de tir, désormais tout proches du magasin « U express ». Puis observé un homme cagoulé, jusqu’alors planqué derrière une fontaine, tomber à terre. Ils auront remarqué un déferlement de forces de sécurité. Puis des secours, venus en très grand nombre. Ils auront finalement compris qu’une prise d’otage (fictive, toujours) était en cours. Imaginé, aussi, que la tente mise en place n’était autre qu’un poste central de sûreté.
Ils n’auront pas tout compris du scénario. Mais jugeront, assurément, qu’ils seront toujours protégés. Quoi qu’il advienne.
Annoncée par le responsable de la police municipale en réunion de quartier - il y a un peu plus d’un mois - l’opération n’a pas réellement surpris la plupart des habitants concernés. Prévenus que sirènes, détonations, restrictions de stationnement et de circulation rythmeraient leur soirée.
Seules personnes véritablement gênées : les automobilistes circulant sur le bord de mer entre le vieux port et la frontière italienne. La chaussée sud de l’avenue Porte de France ayant été interdite à compter de 17 h 30. La chaussée nord ayant pour sa part été transformée en double sens pour éviter que tout soit bloqué sur le secteur.
De petits embouteillages ont, en conséquence, été provoqués, durant une heure et demie.
L’arrêté municipal pris pour l’occasion impliquait par ailleurs qu’aucun piéton ne reste dans le périmètre délimité (avenue Porte de France, stade et parking Rondelli, côté ouest du quai Laurenti au port de Garavan). Toute personne rôdant dans les parages aux alentours de 19 h s’est ainsi vue invitée à s’éloigner. Un SDF habitué du secteur a également dû se déplacer, bien que ses affaires aient été soigneusement rangées sous un pont.
Le stationnement de tous les véhicules autres que ceux des intervenants ayant été interdit sur l’avenue et le secteur « Rondelli », la fourrière ne s’est pas fait prier pour évacuer quelques voitures restées là.
Les riverains devraient pouvoir s’en réjouir, nombre d’entre elles stagnaient vraisemblablement là depuis un certain temps…
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