Quand la concubine est la prévenue et le concubin la victime. C'est souvent l'inverse, dans les affaires de violences conjugales évoquées devant le tribunal correctionnel. Ici, il s'agit d'une Monégasque de vingt-cinq ans, audacieuse et déterminée.
Trompée, elle lui téléphone et lui fixe un rendez-vous
Le 4 mai, cette commerciale apprend que son compagnon a une autre relation amoureuse. Blessée dans son amour-propre de femme et de mère, elle lui téléphone.
D'un commun accord le couple décide de se retrouver devant la supérette des lacets Saint-Léon. Évidemment, sur fond de rapports adultérins, la discussion ne peut être que conflictuelle.
Le ton monte. Très vite, Madame donne un coup au visage à Monsieur. Ce dernier, dépose plainte à la Sûreté publique. Puis, sous la douleur, il va voir son médecin. Bilan : cinq jours d'ITT.
Le président Jérôme Fougeras Lavergnolle essaie de cerner le couple.
"Mon conjoint s'est montré violent par le passé"
"Vous avez vécu ensemble dix-huit mois et vous avez un enfant de deux ans. Pourtant vous êtes séparés aujourd'hui? Quelle était la raison de ce rendez-vous?
- Pour une mise au point, répond la prévenue.
- Pourquoi avez-vous provoqué monsieur?
- Le climat était tendu et j'étais sur mes gardes car mon conjoint s'était montré violent par le passé…
- De là à lui donner un direct sur la joue…"
"Juste l'euro symbolique"
Puis le président s'adresse à la victime qui se pose en persécuté.
« Que demandez-vous?
- Juste l'euro symbolique", répond l'ex-compagnon.
"Un œdème maxillaire ce n'est pas un simple coup!"
Le procureur Cyrielle Colle est remontée contre la provocatrice.
"Un œdème maxillaire ce n'est pas un simple coup. Le harcèlement par textos reçus par la victime démontre aussi des violences morales… C'est intolérable : avec un enfant, il est important que le climat s'apaise. Huit jours d'emprisonnement avec sursis."
Me Christophe Ballerio, en bon défenseur, s'acharnera sur la victime.
"J'aurais pu l'éviter, je ne l'ai pas fai!"
"À aucun moment à la police, Monsieur dit avoir reçu des violences de ma cliente. Cet expert en arts martiaux déclare seulement: "J'aurais pu l'éviter, je ne l'ai pas fait! " Étrange! Il arrive aussi avec 120 pages de textos imprimés devant les inspecteurs. À aucun moment il démontre une volonté d'apaisement. Au contraire, il l'a poussée à bout en la faisant venir devant le domicile de sa nouvelle compagne. Pardonnez l'erreur de ma cliente."
Le tribunal fera preuve de longanimité.
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