Qu’est-il arrivé à Olivier Barriera? Plus de trois mois après sa mort, on en est toujours au même point: le mystère reste entier. Un mystère qui constitue une véritable torture pour sa famille.
Le 31 juillet dernier, Olivier Barriera, flûtiste monégasque, disparaît. C’est un voisin qui sera la dernière personne à le voir en vie. "Comme il rentrait de voyage, j’ai d’abord pensé qu’il était fatigué", nous avait alors confié Maryse Barriera, sa mère.
La quarantaine passée, Olivier est un adulte responsable, plein de vie et de projets. Il vient d’adopter un petit cocker, et de recevoir son nouveau piano, une antiquité fraîchement restaurée. Aussi, ses proches ne s’inquiètent pas de ne pas réussir à le joindre.
"Il allait souvent répéter dans la maison familiale à Dolceaqua, on a pensé qu’il était parti là-bas", avait expliqué sa mère.
Pas de résultat d’autopsie
Mais voilà, dans la même journée, une amie qui ne parvenait pas à le joindre, s’était rendue dans la maison, et avait trouvé suspect que les affaires d’Olivier y soient, mais que lui soit absent.
Elle avait alors alerté les carabiniers qui avaient lancé les recherches. Le quotidien San Remo News indiquait alors qu’une "équipe de pompiers de Vintimille, une d’Imperia rejointe ensuite par une unité canine de Savone" s’étaient mises à la recherche du quadragénaire, moins de douze heures après sa disparition. Ce qui n’avait pas manqué de surprendre ses proches.
Hélas, les recherches avaient finalement permis de retrouver le corps sans vie d’Olivier Barriera, dans un ravin à proximité de la maison. Une autopsie a été pratiquée dans les jours qui ont suivi, mais pour l’instant, d’après la famille, aucun résultat ne leur a été communiqué, ni à eux, ni au parquet monégasque. Une situation qui piétine le cœur de sa mère, déjà brisé par la perte de son enfant. Elle qui nous confiait au mois d’août dernier ses craintes sur une situation qu’elle qualifiait de "trop trouble", ne peut toujours pas offrir à son fils des obsèques dignes de ce nom.
"Sa dépouille est à l’Athanée depuis le 14 août. On nous a demandé la permission de l’inhumer, mais sans les résultats de l’autopsie, c’est hors de question." Si une deuxième autopsie devait être pratiquée, elle ne voudrait pas vivre l’exhumation de son enfant.
Sentiment d’abandon
Aujourd’hui, c’est tout l’entourage d’Olivier Barriera qui se sent abandonné: "On ne sait rien. On n’a pas les résultats de l’enquête. On dirait qu’il ne se passe rien. Apparemment, ce qui nous arrive n’intéresse personne, ni à Dolceaqua, ni à Monaco."
Hormis les condoléances en provenance du Palais, reçues en septembre dernier, ils affirment n’avoir reçu aucun soutien des autorités de la Principauté. Une procédure avait été entamée dès le mois d’août auprès de la justice monégasque.
Le parquet nous avait expliqué avoir fait une demande de coopération. Une procédure qui prend du temps. Contacté, le parquet n’a, cette fois, pas répondu à nos questions.
En attendant, Maryse Barriera souffre: "On ne sait toujours pas de quoi est mort mon fils, trois mois après. C’est épouvantable. J’en arrive à douter de tout. À trouver tout suspect. Tous les jours, j’imagine ce qui a pu lui arriver. Et chaque jour, c’est pire."
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