Stéphanie : « Je fais partie de la grande famille du cirque »

J-5. Le compte à rebours est lancé. Sous le chapiteau de Fontvieille, les premiers frémissements se font entendre. La 36e édition du Festival international du cirque de Monte-Carlo démarrera le 19 janvier.

Propos recueillis par Cedric Verany Publié le 14/01/2012 à 07:10, mis à jour le 14/01/2012 à 12:09
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La princesse Stéphanie hier matin, à Tourrette-Levens, en visite dans le musée du Dr Alain Frère, autre grand passionné de cirque et conseiller artistique du festival monégasque. Franz Chavaroche

J-5. Le compte à rebours est lancé. Sous le chapiteau de Fontvieille, les premiers frémissements se font entendre. La 36e édition du Festival international du cirque de Monte-Carlo démarrera le 19 janvier. Dix jours d'un spectacle coloré orchestré par la princesse Stéphanie. Une directrice qui a « l'éducation et la passion du cirque »,soulignait hier le Dr Alain Frère, conseiller artistique du Festival qui a reçu la princesse dans son musée circassien de Tourrette-Levens. L'occasion de discuter avec la présidente du jury du Festival de Monte-Carlo, de sa passion pour la piste aux étoiles.

Quels sont vos premiers souvenirs de cirque ?

Il n'y en a pas un en particulier. Tous mes souvenirs de cirque sont des bons souvenirs. Enfant, j'aimais beaucoup voyager avec mon père pour voir les spectacles. Chaque fois que je suis entrée dans un chapiteau, j'ai été transportée dans un autre monde. Et j'ai toujours un penchant pour les clowns traditionnels qui me ramènent à mon enfance. Il n'y a rien de plus émouvant qu'un clown blanc qui arrive seul sur la piste avec sa cape et son costume lumineux. Rien que d'y penser, j'ai des frissons. C'est toute la magie du cirque.

Cette magie, vous pensez que les enfants qui viennent au Festival du cirque la retrouvent ?

Ce n'est pas exactement la même chose, il est plus difficile de les amuser. Les enfants d'aujourd'hui ne rient plus des mêmes choses qui me faisaient rire à leur âge. Ils ont accès à trop d'informations, il y a moins de magie et de rêve. Ceci dit, le monde du cirque sait s'adapter, même s'il est de plus en plus difficile de trouver de bons numéros comiques. Les jeunes artistes préfèrent l'acrobatie au clown. Pourtant, la discipline la plus difficile au cirque, c'est d'être clown. Dans l'histoire du cirque, le clown devait savoir tout faire. Intervenir à tout moment en cas de problème. Il est beaucoup plus facile d'étonner les gens par une prouesse physique que de faire rire quelqu'un. Et le plus grand compliment, c'est quand un enfant rit d'un numéro comique.

Tout de suite après le Festival cette année, se tiendra New Generation, un festival ouvert aux jeunes talents. La volonté est de créer un vivier d'artistes autour du festival ?

Oui, c'est une suite logique pour le festival. C'était un peu notre vocation de prendre en charge un festival pour les jeunes artistes qui seront émus d'être sur la piste des grands. Ce sera un vrai spectacle, avec des numéros d'animaux exécutés par des enfants, ce qui est unique au monde. Une troupe d'acrobates de Monaco et des élèves de l'école Piste d'azur, notre seule école régionale qui fait un beau travail, seront aussi présents. Peut-être, certains de ces artistes reviendront un jour au « grand » festival.

Votre fille Pauline présidera le jury du New Generation. Elle symbolise une filiation de passionnés dans votre famille ?

Elle a eu l'éducation du cirque et me suit souvent dans les spectacles. Nous ne loupons jamais les cirques Gruss ou Medrano quand ils viennent à Nice. Pauline aime les numéros traditionnels. Parfois, des prestations plus modernes, lui plaisent davantage qu'à moi. Elle m'étonne, car son jugement et son regard sont déjà très affûtés, dus sûrement au fait qu'elle a grandi dans l'univers du cirque. Elle a des amies dans cette grande famille, qu'elle a connue enfant. Comme moi qui ai côtoyé dès l'enfance Joseph Bouglione, Géraldine Knie ou Flavio Togni.

Vous pensez pleinement faire partie de cette grande famille du cirque ?

J'ai pour eux une vraie affection, comme des cousins. Je ne trompe pas quand je dis que je fais partie de cette grande famille sur laquelle mes enfants et moi pourrons toujours compter. Nous avons les mêmes valeurs, celles de gens loyaux et droits, du dépassement de soi pour donner du rêve aux gens. La plus belle qualité du cirque, c'est la vérité. On laisse ses problèmes à la maison, on ne se plaint pas. Dans un monde aseptisé, informatisé, nombriliste, que le cirque perdure avec ses valeurs, c'est ce qui nous sauve. Et je me battrais toute ma vie pour défendre ces valeurs authentiques.

Ce sont des valeurs que vous portez pour diriger l'équipe pendant le festival ?

Dès lundi, nous allons avoir trois jours d'enfer (rires) ! En trois jours, il faut monter deux spectacles de quatre heures, complètement différents. Dans n'importe quel autre cirque, c'est trois semaines de répétition minimum. Mais nous avons la chance d'avoir une équipe de grands professionnels, que je respecte énormément et que je ne remercierai jamais assez. Les garçons de piste, les régisseurs, l'orchestre, les techniciens : je leur tire un grand coup de chapeau ! Sans eux, on ne pourrait pas faire tout ça.

Il y aura des surprises pour cette 36e édition du Festival ?

Nous n'avons pas le droit à l'erreur face au public de connaisseurs qu'est devenu le public du festival. Et nous n'allons pas les décevoir. Mais je ne vais pas tout révéler, sinon les gens ne viendront pas !


Savoir +

Festival international du cirque de Monte-Carlo. Du 19 au 29 janvier. Renseignements et réservations : 00.377.92.05.26.22 ou www.montecarlofestival.mc. Tarifs à partir de 30 euros.

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