Alors, de combien était-il quand cette artiste professionnelle de 42 ans s’était endormie la veille, vers 23 heures, après avoir descendu quatre bouteilles de vin ?
Les magistrats du tribunal correctionnel s’en inquiètent devant ce chiffre colossal, rarement constaté neuf heures après l’absorption !
Garde à vue écourtée… pour aller à l’hôpital
D’autant qu’à son réveil, toujours le mardi 16 juin, vers 8 h 30, cette résidente de Monaco se met au volant pour faire le plein de boissons alcoolisées au supermarché Casino du port !
Quand elle pose les quatre autres bouteilles sur le tapis roulant de la caisse, l’employée refuse la vente en constatant l’état d’ébriété manifeste de la cliente.
Qu’importe : la consommatrice part aussitôt afin de s’approvisionner dans une autre grande surface. La direction du magasin situé sur le boulevard Albert-Ier, consciente de l’éventuel danger encouru par la conductrice, alerte la Sûreté publique.
Voilà la prévenue présente à l’audience, sermonnée par le président Florestan Bellinzona. « Vous étiez dans un tel état d’ivresse que les policiers ont suspendu votre garde à vue afin de vous conduire au CHPG. Avec l’hospitalisation, vous avez échappé à la comparution dans le box en flagrant délit… Avez-vous pris conscience de votre addiction à la boisson ? »
La quadragénaire affirme suivre des réunions psychiatriques au centre hospitalier. « Je me soigne correctement avec un traitement assez lourd. J’ai bien fait plusieurs cures de désintoxication. Mais je n’ai jamais obtenu de résultats… »
"Attention ! Je serais féroce et il n’y aura pas le même accueil"
Le taux record et la décision médicale incompatible avec une mesure de garde à vue sont à nouveau évoqués par le premier substitut, Olivier Zamphiroff. « Madame, une professionnelle de la chopine ou plutôt du Crozes-hermitage ? Mais non, ses casiers sont vierges. Pas facile de lutter contre les bons copains qui la fustigent devant un verre d’eau alors qu’ils savourent l’AOC. Madame respecte tous ses rendez-vous pour se soigner. Attention ! S’il devait y avoir un prochain rendez-vous devant ce tribunal, je serais féroce et il n’y aura pas le même accueil. »
Il est requis quatre mois d’emprisonnement assortis du sursis et une suspension courte du permis de conduire pour éviter de la condamner au chômage.
Avant de se retirer et délibérer sur-le-champ, le tribunal écoute la mise en défense de la prévenue contre de possibles tentations ultérieures. « Je veux sortir du cercle infernal de l’alcool et m’en tenir au mieux de vos remarques. » Message reçu !
La sanction se limitera à trois mois avec sursis, une injonction de suivi médical pendant dix-huit mois et une suspension du permis de conduire pendant trois mois.
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