Le gouvernement a décidé de taper fort en ce début d'année particulièrement meurtrier sur les routes azuréennes. Après une année 2011 endeuillée par quatre morts sur le seul territoire de Monaco, les pouvoirs publics ont décidé de lancer une grande campagne de prévention et un plan d'action d'envergure.
Les mots du prince Albert II lors de la cérémonie des vœux de la Sûreté publique le lundi 16 janvier - « Nous ne pouvons considérer ces drames comme une sinistre fatalité.» - retentissaient encore hier matin. Une conférence de presse était en effet donnée par le ministre d'Etat Michel Roger, en présence de Paul Masseron, conseiller de gouvernement pour l'Intérieur afin de présenter des mesures.
Et le message est clair : la Principauté ne tolère plus les comportements dangereux et le non-respect des règles élémentaires, causes principales des accidents corporels recensés en 2011.
Dès hier, la campagne de communication avec une semaine dédiée à la prévention routière a démarré. Ainsi peut-on lire sur les panneaux routiers à messages variables (PMV) des rappels tels que « Pas de téléphone au volant ». En parallèle, la Prévention routière monégasque en collaboration avec la Sûreté publique entame une sensibilisation des automobilistes par la distribution de prospectus chocs. Toujours dans ce volet « éducation, responsabilisation, prévention », le gouvernement rappelle que 105 000 entrées et sorties s'effectuent chaque jour en Principauté, dont un tiers de deux-roues. Ce contexte unique implique donc une sensibilisation accrue des entreprises et de leurs salariés concernant le trajet travail domicile (voir notre encadré).
Radars pédagogiques et comparutions accélérées
Mais concrètement et au-delà de ces mesures purement éducatives, les pouvoirs publics ont décidé de procéder à divers aménagements visant à mieux alerter les conducteurs. Deux points noirs, particulièrement accidentogènes sont principalement visés. D'abord, aux entrées du tunnel Louis-II, où un renforcement de la signalisation avec panneaux lumineux rappelant d'une part la limitation de vitesse et de l'autre la dangerosité du virage sont déjà en place.
À venir prochainement, un dispositif de protection sur les montants en béton, « de type gros matelas ayant pour but de limiter la casse en cas de chute », dixit Marie-Pierre Gramaglia, conseiller de gouvernement pour l'Équipement. Deuxième zone à risque, le boulevard du Larvotto, qui va se voir équipé de radars pédagogiques.
D'un côté dissuasif, ces radars enregistreront aussi les flux de circulation. Des résultats qui seront analysés pour mieux répondre aux comportements des automobilistes par des contrôles plus pertinents.
Concernant les grands excès de vitesse ou les conduites en état d'ivresse, une réflexion est en cours sur la mise en place d'une procédure accélérée des délais de comparutions devant la Commission technique spéciale, chargée, entre autres, des retraits de permis de conduire.
Plusieurs mesures ont été prises à la suite des accidents enregistrés fin 2011 :
Entrées du tunnel Louis-II : renforcement de la signalisation et mise en place d'un dispositif de protection(lire ci-contre).
Avenue des Papalins : la visibilité des piétons et des automobilistes a été améliorée sur la traversée piétonne grâce à un déplacement des végétaux et un panneau de signalisation de passage piétons lumineux.
Boulevard du Larvotto :au-delà des radars pédagogiques(lire ci-contre), les lignes blanches ou continues vont devenir rugueuses et sonores, comme celles qui bordent les bandes d'arrêt d'urgence sur les autoroutes.
Rue Grimaldi : la sécurité des piétons a été renforcée avec un marquage au sol important.
Avenue Charles-III : le passage protégé a également été éclairé la nuit le rendant plus visible aux usagers.
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