Kaboul. 31 mai 2017, au matin. Un camion truffé d'explosifs explose dans le quartier diplomatique. Un cratère de plusieurs mètres de profondeur, des bâtiments soufflés par la déflagration et surtout plus de 150 morts dans ce qui ressemble à l'une des attaques les plus meurtrières des quinze dernières années en Afghanistan.
Chez Roshan, filiale du groupe Monaco Telecom, le tribut est lourd. Trop lourd. Au moins 31 de ses employés et partenaires ont été tués dans cet attentat revendiqué dans la foulée par Daesh. « L'entreprise en ressort petit à petit. Là-bas, les gens ont une résilience impressionnante », reconnaît Martin Péronnet, directeur général de Monaco Telecom. Lequel a eu récemment au téléphone Altaf Ladak, le directeur général adjoint de Roshan.
« Ils ne sont jamais retournés sur place car tout a été rasé, sauf le centre de supervision urbain. Les employés sont regroupés au Roshan Village où se trouvent le centre de relation clients et les hébergements des expatriés. »
Plus de 90 salariés ont déserté la compagnie. Pas seulement à cause de l'attentat mais bien de la situation instable de la capitale, d'autant plus avec la tenue prochaine des élections législatives d'octobre 2018 et présidentielles d'avril 2019.
Presque un an et quatre mois après l'attentat, le moral des troupes est meilleur. « Il y a eu un gros mouvement de solidarité pour les victimes. Roshan continue à payer les salaires des victimes pour les épouses pendant deux ans, ainsi que l'éducation des enfants. Par ailleurs, Roshan a reçu beaucoup de soutien de la part des partenaires locaux afghans : des dons, de la flexibilité sur les paiements, une restauration gratuite des équipements perdus. » Une entreprise qui se reconstruit petit à petit mais qui, financièrement, est à la peine face au recul flagrant du marché de la téléphonie mobile en Afghanistan.
De son côté, Monaco Telecom n'envoie plus de collaborateurs dans ce pays miné par les attentats. « On les soutient toujours dans le développement du réseau mais on le fait par vidéoconférence. On les conseille à distance. »
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