L'enquête progresse et vite, 2 jours après la rixe mortelle qui est survenue dans la Drôme, dans la nuit de samedi à dimanche. "Les enquêteurs procèdent très vite, laissant espérer une évolution opérationnelle rapide", précise Laurent de Caigny, le procureur de Valence, dans ce communiqué.
Une cinquantaine de témoins ont été déjà entendus par les gendarmes, autant doivent encore l'être, des analyses des connexions aux relais téléphoniques et des images des systèmes de vidéosurveillance sont en cours pour recueillir des éléments concordants sur les suspects possibles, selon la même source.
Au regard des avancées de l'enquête, il est "faux d'affirmer que le groupe hostile serait composé d'individus tous originaires de la même ville et du même quartier", souligne le procureur, alors que de nombreux messages ciblant "la racaille des cités" circulent sur les comptes de l'ultradroite.
"Les liens qui peuvent exister entre les suspects possibles et en cours d'identification ne semblent pas reposer sur de telles logiques de territoire", souligne le communiqué du parquet.
Avalanche de réactions violentes de l'ultradroite
Le drame qui a plongé le village de Crépol dans l'émotion a suscité une avalanche de réactions violentes de l'ultradroite sur les réseaux sociaux.
Ces comptes appellent à la mobilisation pour la marche blanche prévue mercredi après midi à Romans-sur-Isère, où se trouve le lycée du jeune Thomas. Cet hommage organisé par la famille "se veut apolitique par respect pour la famille", précise un message publié sur le compte Facebook du club de rugby RC Romans-Péage où le lycéen jouait.
La rixe a éclaté samedi soir dans le village de Crépol, après l'irruption d'une dizaine de trouble-fêtes qui ont tenté au milieu de la nuit de pénétrer dans la salle des fêtes où quelques 400 personnes assistaient sur invitation à un "bal d'hiver". Le groupe indésirable a été bloqué par un des quatre vigiles qui a été blessé à la main avec une arme blanche, selon le communiqué du parquet.
Certains des invités sont sortis pour lui prêter main forte, s'est ensuivie la rixe qui s'est poursuivie à l'extérieur du bâtiment, selon le parquet de Valence.
Un mort, 8 blessés dont 2 en urgence absolue
Mortellement blessé par un coup de couteau pendant la bagarre, le jeune Thomas a rendu son dernier souffle alors que les secours l'emmenaient à l'hôpital à Lyon. Outre ce décès, la rixe a fait huit blessés dont deux jeunes de 23 et 28 ans hospitalisés dans un état d'urgence absolue. Le plus âgé des deux a reçu plusieurs coups de couteau dans le dos et au thorax, selon le parquet.
En outre, plus d'une dizaine d'autres personnes ont "reçu des coups" à la "fuite" des agresseurs, selon la même source.
La venue du groupe hostile était "peut-être liée à un compte à régler avec quelqu'un" présent à la soirée, avait par ailleurs estimé le procureur un peu plus tôt dans la journée de lundi.
A Crépol, "tout le monde est en état de choc", selon Jocelyne Carceles, une habitante de la région rencontrée lundi devant la salle des fêtes du village, désormais placée sous scellés.
Lundi après-midi, le lycée du Dauphiné de Romans-sur-Isère (Drôme) a marqué une minute de silence en hommage au jeune Thomas, un de ses 1.300 élèves.
Un garçon "discret"
Le lycée est "sous le choc, dans l'émotion" depuis l'annonce de la mort de ce "garçon très gentil, très discret, un peu rigolo" qui n'était "pas un chercheur de bagarre", a expliqué à l'AFP Vadim, un camarade de la victime, rencontré devant cet établissement d'enseignement général.
La brève cérémonie réunissant des élèves, des enseignants et l'encadrement du lycée s'est déroulée en début d'après-midi à huis clos, à l'intérieur de l'établissement. Un premier hommage avait été rendu dimanche par le RC Romans-Péage auquel appartenait Thomas et d'autres lycéens présents au bal de Crépol, selon les informations obtenues par l'AFP sur place.
Evoquant un acte "ignoble et inacceptable" le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a estimé lundi soir sur le plateau de l'émission "C à vous" de France 5 que ces faits relèvent d'un phénomène d'"ensauvagement". Il a évoqué une "violence gratuite" relevant d'une "faillite générale de notre société" en appelant à "repenser le cadre de l'autorité" pour la "remettre partout".
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