Réconciliation ou entente de façade au Conseil national monégasque?

Dès l’ouverture de la séance sur le budget rectificatif, ce lundi soir, le ministre d’État a fait une déclaration pour calmer les véhémences des élus. Excuses acceptées?

Anne-Claire Hillion Publié le 07/10/2015 à 09:10, mis à jour le 07/10/2015 à 09:12
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Dès l’ouverture de la séance sur le budget rectificatif, ce lundi soir, le ministre d’État a fait une déclaration pour calmer les véhémences des élus. Excuses acceptées?

Depuis quelques semaines, l'agacement de la majorité du Conseil national était à son comble face au gouvernement qui, selon son président, manquait notamment à son devoir de concertation.

La menace du vote « contre » ce budget circulait même depuis plusieurs jours. La séance de jeudi dernier, qui a ouvert les débats, était on ne peut plus tendue. Une tension illustrée par la lecture du rapport de Jean-Marc Burini taclant fortement les manquements du gouvernement.

Le ministre d'État avait semble-t-il décidé, ce lundi soir, de calmer le jeu avec une déclaration dès l'ouverture de la séance en soulignant "la nécessité de perfectionner la communication à votre assemblée de toutes les informations nécessaires dont [il] dispose afin de vous permettre de vous déterminer en toute connaissance de cause sur les dossiers qui vous sont soumis et sur les crédits que vous êtes appelés à voter. Nous nous efforçons de le faire mais nous devons le faire encore mieux".

Et d'ajouter sa volonté de développer "écoute et respect mutuel".

Les véhémences du président calmées

Cette position a définitivement calmé les véhémences du président qui avait préparé de son côté une réponse en saluant la démarche: "Vous avez compris, je le crois, la nécessité pour les élus que nous sommes d'entendre ces mots importants que sont "l'écoute" et "le respect mutuel". Ils constituent le fondement même d'une relation institutionnelle harmonieuse."

Après cette première intervention, le débat sur le "parlementarisme" a repris. Un terme dont a taxé Jean-François Robillon, élu de la minorité, lors de la première séance de jeudi dernier, le comportement de la majorité concernant la possibilité d'un vote négatif.

"Vous ne pouvez rejeter le budget au prétexte seul que vous êtes insatisfaits du gouvernement et notamment qu'ils ne vous tiennent pas informés. C'est marqué nulle part dans la Constitution!"

Et Laurent Nouvion de répondre: "Nous sommes colégislateurs comme l'a souhaité le souverain. En ce sens nous devons être codestinataires des décisions. Ce sont des acquis politiques historiques et nous ne reviendrons pas dessus."

Claude Boisson, agacé, lance alors: "Cette question de parlementarisme devient fatigante. Et puis qui a dit que nous allions voter contre ce budget? Pas moi!"

Une déclaration qui a fait apparaître de nombreux sourires dans l'hémicycle et démentie par la prise de parole de nombreux autres conseillers de la majorité.

Une fracture au sein de la majorité?

Notamment celle de Jacques Rit, répondant à l'attaque de Jean-François Robillon: "Notre majorité, arrivant au terme de ses patientes tentatives pour obtenir du gouvernement une vraie concertation d'amont sur les dossiers importants, a envisagé, comme vous, d'utiliser cette ultime possibilité que prévoit la Constitution, en tant que message fort à l'adresse de notre interlocuteur institutionnel."

Et de conclure: "La déclaration liminaire du ministre d'État, en ce jour, a été, c'est indéniable, guidée par une forme élaborée de sagesse."

L'entente semble donc à nouveau régir les deux institutions et devrait donc sauver le vote de mercredi soir. Mais selon certains bruits de couloirs, la fracture entre des élus, piliers de la majorité, et le président Laurent Nouvion, serait "profonde".

Certains auraient souhaité maintenir la décision initiale de rejet.

 

 

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