Suite à deux affaires de salariés sanctionnés, les demandes d'entrevues avec la direction de la SBM sont restées sans réponse, les syndicats ont décidé de la faire réagir en sortant les banderoles.
Dernier appel avant de rameuter la base. C'est en substance le message envoyé par les syndicats HCR (Hôtels, cafés, restaurants) et celui des Cuisiniers et pâtissiers, à la direction générale de la SBM, hier lors d'un rassemblement devant l'Hôtel Hermitage. Une manifestation qui avait pour but d'obtenir des explications sur les sanctions de deux employés de la Société des Bains de Mer, « des sanctions injustes » selon la cinquantaine de représentants syndicaux déplacés au square Beaumarchais.
« On a tenté à maintes et maintes reprises d'obtenir des explications. On a demandé des entrevues, mais rien n'y a fait. On a donc décidé de se rassembler entre délégués pour parvenir enfin à des réponses de la direction. Si on n'est toujours pas entendu, on alertera l'ensemble du personnel », explique Michel Alaux, délégué syndical et secrétaire général de l'HCR.
« En dépit du code du travail »
Mais pourquoi Brice et Bruno, deux employés de la SBM, ont été sanctionnés ? Dans un premier temps, l'un d'eux, chasseur et délégué du personnel à l'Hôtel de Paris, prend la responsabilité pour l'ensemble de sa brigade (4 personnes) de refuser de remplir « une mission qui n'était pas la leur », après avoir« dépanné »pendant plus de deux ans.
S'ensuit un premier avertissement de la direction à l'ensemble de l'équipe.
Les salariés décident donc de porter l'affaire devant le tribunal du travail qui propose une conciliation. « Après avoir reçu la convocation au tribunal du travail, la direction a décidé d'une mise à pied de trois jours uniquement pour le délégué du personnel, tout en enfreignant allégrement plusieurs lois monégasques et le Code du travail », souligne Michel Alaux. « Là encore on a demandé à être reçu, on a envoyé des courriers. Rien n'y a fait. Nous n'avons aucune réponse à ce jour. »
Un manque de communication mal vécu
Concernant le second salarié, celui du Monte-Carlo Bay, l'affaire évoque un don d'une série de biens par un client. Une pratique qui a cours, semble-t-il, dans l'hôtellerie de luxe. Le client aurait même signé un document explicitant qu'il remettait tel et tel objet à cet employé. Problème, toujours selon les syndicats, la direction aurait refusé de sortir lesdits biens et les aurait confisqués. « C'est tout simplement du vol ! Le salarié est donc allé déposer une plainte en accord avec son chef de service qui l'a laissé partir. Un mois plus tard le même salarié reçoit une sanction pour abandon de poste ! Et toujours sans aucune explication ! »
Et c'est là, au fond, la raison du ras-le-bol des délégués présents hier après-midi. « Ces deux affaires concernent tout le personnel. Depuis que la direction générale a été décapitée, il n'y a plus aucune communication. On voit bien par les sanctions sans aucune motivation et en dépit des lois du Code du travail, que la direction veut imposer sa volonté »déplore Claude Hourtic, secrétaire adjoint du syndicat des cuisiniers et pâtissiers.
Contactée hier après-midi, la SBM n'a pas souhaité commenter les faits.
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