Rallye de Monte-Carlo: voitures ouvreuses sentinelles de course

Trois véhicules officiels de la direction de course parcourent l’épreuve juste avant le départ des concurrents pour vérifier que tout est en place. Moyens humains comme matériels

Vincent Bassouls Publié le 21/01/2015 à 08:13, mis à jour le 21/01/2015 à 08:40
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Trois véhicules officiels de la direction de course parcourent l’épreuve juste avant le départ des concurrents pour vérifier que tout est en place. Moyens humains comme matériels

Trois sportives jaunes. Rutilantes. Musclées et stickées conditions course. Les zéros. Paradoxe. Car ces bagnoles-là n'ont rien de caisses à savon. En terme mécanique, mais surtout dans leur rôle essentiel en course.

À chaque épreuve spéciale, les voitures ouvreuses parcourent le tracé dans l'heure qui précède le départ des concurrents.

Pas pour la gloriole ou pour le plaisir mais pour que la direction opérationnelle soit certaine que tout est en place, commissaires de route comme matériel de chronométrage et de sécurité. Un rôle de sentinelle de la course, en quelque sorte.

>>RELIRE. Rallye de Monte-Carlo: le public, enjeu majeur de la sécurité de la course

À l'ACM depuis 1972

La triple zéro, la double zéro et la zéro sont lancées respectivement à 50 minutes, 30 minutes et 10 minutes avant le départ du premier pilote. Au volant, des commissaires généraux de l'automobile et d'anciens pilotes de rallye, tous aguerris à la compétition et aux réglementations pointues du circuit mondial.

Dans la triple zéro, la première des trois ouvreuses, un vieux routard du Monte Carl'. Jean-Michel Matas fait partie des doyens de l'ACM. Mentonnais entré au club en 1972, alors pilote et copilote engagé dans les championnats de France et d'Europe.

Depuis, il a gravi tous les échelons de la hiérarchie de l'organisation et de la sécurité course. Cette 83e édition en temps qu'ouvreur, il l'appréhende comme les précédentes. Sans plus de stress ou d'inquiétude mais concentré sur sa mission.

Les routes, en plus de quarante ans de participation, il les connaît au gravier près, comme le positionnement de ses équipes composées de 158 commissaires de route et intermédiaires radios.

>>RELIRE.

« Je prends le départ de la spéciale et je scrute le moindre détail tout au long du parcours,précise Jean-Michel Matas. Le positionnement des commissaires répartis tous les 3 kilomètres, les postes de pointage et de chronométrage. Le but est de s'assurer que tout fonctionne et que chacun est à son poste pour le premier passage pilote. Je vérifie aussi qu'il n'y a pas de situation à risque ou de danger notamment dans les zones réservées au public où les gens peuvent être mal positionnés ou même en péril. Je m'arrête et je demande à tous de respecter les consignes. »

Détecter la moindre faille

Une somme de détails qui ont tous leur importance lors de la compétition. « Car si un pilote passe devant un poste de contrôle et que dans un laps de temps, jugé normal, il ne passe pas devant le suivant, c'est qu'il y a un souci. L'information est gérée en temps réel et répercutée au PC course de Monaco. Une équipe se rend sur zone pour connaître la nature de l'incident : panne, sortie de route ou plus grave… », précise l'ancien pilote.

Pour lui, il ne s'agit pas de « faire un temps »sur ce parcours mais il n'est pas « non plus question de prendre un rythme de touriste. Il faut tout vérifier rapidement et sérieusement. Ce que font derrière moi les deux autres voitures ».

À un rythme un peu plus soutenu, surtout pour la zéro qui part dix minutes seulement avant le premier pilote. Dans cette dernière ouvreuse, pas un manche. Un certain Bruno Saby, vainqueur entre autres, du Monte Carl' en 1988, qui fait montre de tout son talent et toute son expérience au service de l'organisation et pour détecter la moindre petite faille.

>>RELIRE.

« C'est aussi une question de confiance et d'image de marque de l'ACM et de la Principauté à l'extérieur et vis-à-vis de la fédération internationale. Il faut que tout soit parfaitement réglé. C'est une discipline sur laquelle on ne transige et qui fait notre reconnaissance depuis tant d'année »,estime Jean-Michel Matas pour qui faire respecter les conditions de course est plus important que tout. Lui qui sait plus que quiconque combien la sécurité dans et autour de la course est importante. Après un très grave accident en compétition en 1975, il n'a plus jamais couru un rallye. Aujourd'hui, il s'attelle à jouer les fils d'Ariane et assurer la vie des autres pendant le Monte Carl'.

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Jean-Michel Matas est commissaire général adjoint du rallye. Lors des épreuves, il prend le volant d'une des voitures ouvreuses (ci-dessus) pour parcourir la spéciale avant les pilotes et s'assurer que tout est en place. Michael Alesi.

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