Elles sont 15.914, selon le dernier recensement. Un peu plus que les hommes dans l'ensemble de la population du pays. Pourtant, dans les arcanes de l'État, le pouvoir reste peu ouvert aux femmes. Voire presque exclusivement réservé aux hommes, dans les postes clés.
Le premier gouvernement princier a été formé en 1911. Il a fallu attendre presqu'un siècle pour y voir la nomination d'une femme. Ce fut Sophie Thevenoux en 2009, nommée conseiller de gouvernement pour les Finances jusqu'en 2011. Suivra Marie-Pierre Gramaglia, conseiller de gouvernement pour l'Équipement depuis quatre ans. Première femme à afficher cette longévité au sein du gouvernement.
Au Palais princier, le souverain compte une seule femme, Anne-Marie Boisbouvier-Ancian, dans le cercle de ses conseillers depuis 2009. Elle s'occupe des questions de relations internationales.
Des numéros 2
« Il faut noter que les plus proches collaborateurs des conseillers de gouvernement, dans beaucoup de départements, sont aujourd'hui des femmes. Elles sont numéro 2, ce qui fait montre de leur valeur. Et les salaires sont les mêmes pour les hommes et les femmes dans la fonction publique », constate Béatrice Fresko-Rolfo, conseillère nationale, qui préside la Commission des droits de la femme et de la famille.
La vie politique est-elle plus ouverte aux femmes ? Depuis 2013, l'hémicycle compte cinq élues. Au conseil communal, il y en a quatre, dont Camille Svara, premier adjoint. De plus, une femme fut maire de 1991 à 2003. Il s'agit d'Anne-Marie Campora.
« Les femmes sont peut-être plus diplomates en politique. Elles arrivent à agir avec plus de douceur », sourit Béatrice Fresko-Rolfo.
L'influence des princesses
Dans la vie professionnelle, on retrouve des femmes d'influence dans la banque, la médecine, le droit. L'an dernier, Brigitte Grinda-Gambarini a été nommée premier président de la Cour d'appel, poste à haute valeur.
Côté business, l'exemple de la Monégasque Ornella Barra, chef exécutif chez Alliance Boots, onzième femme d'affaires la plus puissante au monde, selon le magazine Forbes,reste singulier. Autres femmes dirigeantes : Anne-Marie Noir, à la tête d'Asepta (120 salariés), ou Sylvie Biancheri, directrice générale du Grimaldi Forum (150 salariés). Malgré tout, elles sont rares dans les conseils d'administration.
En Principauté, les femmes de pouvoir demeurent les princesses. Investies dans leurs engagements humanitaires ou artistiques, les princesses Charlène, Caroline et Stéphanie sont le reflet d'une action féminine monégasque. Dans l'ombre, elles peuvent être un support ou un appui discret aux projets les plus divers. Et réussir à convaincre. Portées par une volonté d'agir qu'elles ont en commun. Et jamais loin du proverbe : ce que femme veut, Dieu le veut.
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