Pourquoi Monaco va immerger des récifs faits en 3D

Ces six masses, façonnées en sable, seront immergées à 27 mètres de profondeur pour permettre à la faune marine de prospérer dans un habitat proche du naturel et préservé

Cedric Verany Publié le 22/10/2015 à 20:27, mis à jour le 22/10/2015 à 20:32
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Le premier récif a été montré dans les jardins de la Fondation Prince Albert II. Il représente une évolution technologique car pour la première fois, construit par une imprimante 3D. Cyril Dodergny

Ces six masses, façonnées en sable, seront immergées à 27 mètres de profondeur pour permettre à la faune marine de prospérer dans un habitat proche du naturel et préservé

Mensurations : 1,20 mètre par 2 mètres. Poids : 2,5 tonnes. Six beaux bébés vont prochainement rejoindre les eaux monégasques de la réserve marine du Larvotto en Principauté.

Six récifs artificiels, construits en sable à partir d'une imprimante 3D. C'est une première mondiale qui conjugue la volonté de la Fondation Prince Albert II et de la société hollandaise Boskalis. Un projet innovant, aussi, pour le milieu marin, qui a été dévoilé hier à Monaco.

"Cela ressemble un peu à une maison de Barbapapa", plaisante Jeroen Tazelaar, responsable France de Boskalis devant ce récif artificiel, sorte de grand champignon de sable.

Plus sérieusement, un récif artificiel permet, dans une zone marine, de veiller à la préservation du site et de développer des études scientifiques.


(Photo Cyril Dodergny)

Dispositif innovant

Le fait que ces récifs soient bâtis en sable, via une imprimante 3D représente une avancée pour laquelle l'entreprise hollandaise, cotée en bourse et spécialiste des travaux maritimes (elle est notamment intervenue pour les opérations de renflouage du Costa Concordia, ndlr), se place en leader.

Et Boskalis a fait don de ces six récifs artificiels, dont le montant de la conception n'a pas été dévoilé.

L'idée, elle, est née en 2010 avec des prémices sur un projet en Jamaïque.

"Puis en juin 2014, nous avons rencontré le prince Albert II à l'occasion de sa visite officielle aux Pays-Bas, et l'idée de compléter les récifs existants de la baie monégasque l'a intéressé pour les actions de sa fondation", continue Jeroen Tazelaar.

"C'est un dispositif innovant, en effet, pour aider à améliorer ou reconstruire des zones sous-marines qui ont été dégradées. Et nous avons pour ambition de dupliquer cette expérience sur d'autres sites", poursuit Bernard Fautrier, vice-président de la Fondation Prince Albert II.

Techniquement, chaque récif nécessite 13 heures d'impression sur une machine installée en Italie et nourrie au sable de la région des Dolomites. Grace à un assemblage de sable et de matière collante, suivant le processus d'impression, le récif est formé selon des plans établis en laboratoire.

Début des travaux au printemps prochain

"Des scientifiques ont dessiné les courbes et les cavités de ces récifs qui sont adaptés aux espèces présentes. L'objectif est que la biodiversité dans ces eaux s'approprie ce récif et le colonise comme un récif naturel, pour se développer", détaille Philippe Mondielli, directeur scientifique de la fondation.

Une avancée écologique non négligeable car les récifs artificiels existants, construits en béton, étaient colonisés très lentement. Les premiers tests ont montré, à l'inverse, que la faune marine s'appropriait très vite ces masses construites en sable.


(Photo Cyril Dodergny)

Les blocs vont être progressivement immergés à 27 mètres de profondeur, sur des points très précis. Ils serviront aussi de terrain à des expériences scientifiques.

Symboliquement, le prince Albert II doit donner ce matin le coup d'envoi du projet des récifs artificiels, à l'occasion d'une plongée dans la baie du Larvotto pour célébrer les 40 ans de cette réserve marine. En attendant le début des travaux, au printemps prochain.

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