"Sur décision du parquet de Grenoble, il est mis fin à l'alerte enlèvement. L'enfant n'a pas été retrouvé. Les recherches se poursuivent. Merci à tous pour votre aide."
Ce message a été affiché ce vendredi matin sur le site du dispositif alerte enlèvement, qui dépend du ministère de la Justice. "Les photos ne doivent plus être diffusées", a ajouté le ministère sur Twitter.
"Les éléments recueillis grâce à cette alerte sont en cours d'exploitation", a précisé la police judiciaire.
Eya, enlevée par son père avec du gaz lacrymogène
Eya, 10 ans, a été enlevée jeudi vers 8h15 à Fontaine, en Isère, pendant qu'elle marchait avec sa mère dans la rue, devant un établissement scolaire.
Le père, âgé de 53 ans, "et un complice encagoulé", ont "gazé avec du produit lacrymogène la mère de la petite fille", avait détaillé jeudi le procureur de la République de Grenoble, Eric Vaillant.
La mère a expliqué au Dauphiné Libéré qu'elle se rendait à pied avec sa fille à l'école après avoir trouvé un pneu de sa voiture à plat pour la deuxième fois en deux jours. Elles ont soudain été bloquées par un véhicule, à l'intérieur duquel elle dit avoir reconnu le père de l'enfant.
Pendant que le conducteur l'aspergeait de gaz lacrymogène, son "ex-mari a attrapé (l'enfant) par les cheveux et l'a fait monter de force sur la banquette arrière avec lui", a-t-elle encore affirmé, disant craindre qu'il ne l'emmène à l'étranger.
Eya, née en Tunisie où la mère était partie faire ses études et s'est mariée en 2012, a la double nationalité franco-tunisienne. La mère est rentrée en France avec sa fille en 2017, précise le Dauphiné Libéré.
Tous les critères du dispositif plus réunis
Pourquoi l'alerte enlèvement a été levée alors qu'Eya n'a pas été retrouvée? Le dispositif nécessite quatre critères pour être déclenché:
- il s’agit d’un enlèvement avéré et non d’une disparition, même inquiétante;
- la victime est mineure;
- la vie ou l'intégrité physique de l'enfant est en danger;
- le procureur dispose d'informations dont la diffusion peut permettre la localisation de l'enfant et/ou de son ravisseur.
"Même si les quatre critères sont réunis, le procureur de la République peut décider de ne pas déclencher une alerte enlèvement s’il estime que sa diffusion peut mettre en danger la vie de l’enfant", est-il indiqué sur le site.
Si l'alerte a été levée ce vendredi matin, c'est qu'un ou plusieurs des critères n'est plus d'actualité: les enquêteurs disposent d'assez d'éléments pour localiser Eya, son enlèvement n'est plus jugé comme inquiétant ou la diffusion de l'alerte enlèvement peut la mettre en danger.
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