Pour lui, la gare de Monaco est en France

Après les attentats de Paris, les contrôles en gare de Monaco se sont intensifiés. Un résident niçois faisant l'objet d'une mesure de refoulement n'est donc pas passé à travers les mailles du filet de la police. Lors de sa comparution, le prévenu donnait des "explications non crédibles"

J.-M. F. Publié le 26/11/2015 à 09:00, mis à jour le 26/11/2015 à 09:02
Le tribunal de Monaco. Michaël Alesi

Difficile à croire. Devant le tribunal correctionnel, Mohamed, venu de Nice en train, assure que la gare SNCF de Monaco se situe en territoire français. Ce Tunisien, presque trentenaire, a comparu menotté devant les juges.

Il voulait se rendre à Beausoleil

Lundi 16 novembre, à la suite des attaques terroristes de Paris, la Sûreté publique a renforcé les dispositifs de contrôle sur tout le territoire. Difficile de passer à travers les mailles du filet.

Pour preuve : vers 17 h, ce résident niçois, descendu à la station ferroviaire souterraine, veut emprunter escalators et ascenseurs pour se rendre Beausoleil. Les policiers le contrôlent et s'aperçoivent rapidement que le voyageur est frappé d'une mesure de refoulement depuis le 25 mars 2011.

"Votre but final n'était-il pas de rejoindre votre compagne?"

"Vous avez été condamné le mois dernier à un avertissement assorti de huit jours de prison avec sursis, souligne le président Jérôme Fougeras Lavergnolle. Clémence inutile, car vous récidivez! Comment pouvez-vous croire que la gare de Monaco se trouve en France? C'est un argument incompréhensible! Le but final n'était-il pas plutôt de rejoindre votre compagne à "L'Herculis", où elle réside avec votre fillette de quatre ans?"

"Soit il ment, soit il n'a rien compris"

Le prévenu semble confondre la « mixité » Monaco-France du quartier des Moneghetti, sans avouer ouvertement qu'il voulait rendre visite à sa petite famille. Évidemment, le procureur Cyrielle Colle trouve toutes ces explications non crédibles. "Monsieur devait être vigilant. Il n'a pas le droit d'être là. Alors, soit il ment, soit il n'a rien compris. Le sursis n'a servi à rien et son dossier ne va pas s'améliorer. Une peine ferme s'impose."

"Il n'a pas de casier judiciaire et ne pensait pas commettre une infraction"

La défense, par la voix de Me Déborah Lorenzi-Martarello, mettra en exergue le maintien de la cohésion familiale. "Mon client est en couple depuis huit ans. Nous avons fait une nouvelle demande au ministre d'État pour obtenir l'autorisation de voir sa petite fille. Il n'a pas de casier judiciaire et ne pensait pas commettre une infraction. Soyez indulgents."

Le tribunal suivra les réquisitions du ministère public : huit jours de prison ferme.

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