Pas de bouleversements pour certains, une baisse pour beaucoup, mais pour tous, des clients différents. Les commerçants racontent les changements qui vont avec la période estivale
Les Russes, "on ne les a pas cette année". C'est ce que constate Marie-Claire, derrière le comptoir de l'épicerie Mattuca, au cœur de la halle du marché de la Condamine.
Et cela la déçoit. "C'étaient de gros consommateurs", regrette-t-elle en découpant quelques tranches de jambon cru. Elle évoque, un peu nostalgique, ceux qui faisaient le voyage retour avec du fromage.

(Photo Mickaël Alesi)
Mais le problème, c'est surtout que ce qu'elle observe avec les Russes vaut pour d'autres. Cet été, il y a "moins de touristes", "moins de clients des yachts".
Cette tendance, Marie-Claire la met sur le compte de "la crise", ou des "travaux", car "même si c'est le signe d'une ville qui vit", elle se demande si "ça plaît vraiment aux touristes".
Bref, "on a eu travaillé mieux". Et c'est dommage, parce qu'"en général, l'été est une bonne saison". Même si ici, tous ne partagent pas son avis.
Demande constante
Un dimanche avant midi, il y a peu de monde dans les travées du marché couvert. Francesco Mattuca en profite pour faire une pause.
"Ca fait quarante-deux ans que je suis là, et toutes les années, c'est le même cycle, démarre le boucher aux yeux rieurs. Toute l'année, on travaille avec les gens du pays. De Monaco, de Beausoleil, de Cap-d'Ail. Et l'été, les gens des bateaux remplacent les clients qui partent en vacances".
Une manière de dire que chez lui, saison ou pas, la demande est constante. On le quitte d'ailleurs alors qu'il va préparer une commande.

(Photo Mickaël Alesi)
"Ca marche mieux l'hiver, c'est vrai"
Ce cycle, Jeanne-Marie Mitrano, la responsable de la Maison des Pâtes, le décrit aussi.
"Les locaux sont en vacances. Ils font leur marché le samedi et vont dans leurs résidences secondaires,raconte-t-elle. Ils sont remplacés par les touristes".
Qui ont plutôt tendance à "faire de moins grosses courses que les Monégasques". Alors,"ça marche mieux l'hiver, c'est vrai."
Mais même si "l'été, il y a moins de chiffre d'affaires, ça va".
"L'été, c'est calme"
Même son de cloche, mais avec davantage de volume, à quelques mètres de là, au restaurant Truffle Gourmet.
"L'été, c'est calme, annonce d'emblée Giorgio Rocchino, le gérant. La saison la plus importante, c'est l'hiver, de la mi-septembre à avril".
Quand les Monégasques ou ceux qui travaillent sur le Rocher, "une majorité des clients", viennent déjeuner. Forcément, ils sont moins nombreux en ce moment, congés d'été obligent.

(Photo Mickaël Alesi)
L'autre difficulté, c'est qu'"il fait chaud dedans", souffle-t-il avec des gestes de la main et un débit rapide. Et selon lui, ça n'incite pas au déjeuner en intérieur.
Il invoque aussi l'absence d'indications à l'entrée du marché couvert. Sans signalétique, "si tu ne connais pas, tu ne viens pas".
Giorgio Rocchino verrait bien des panneaux pour signaler les commerces de la halle, et attirer davantage de monde.
Le gérant tient aussi à signaler une autre complication : les pigeons. "Ils volent au-dessus des clients, lâche-t-il. On a appelé la mairie, et ils nous ont dit qu'ils feraient quelque chose"*. Et c'est comme ça l'été autant que l'hiver.
*Contactée par Monaco-Matin, la mairie de Monaco assure que "Plusieurs mesures ont déjà été appliquées par les services de la mairie de Monaco afin d'empêcher que les pigeons ne pénètrent sous la halle : pose de gels répressifs sur la périphérie des cabines, de leurres anti-pigeons, de rideaux d'air puissants situés aux trois entrées du Marché, de piques à pigeons sur plusieurs cabines…

(Photo Mickaël Alesi)

(Photo Mickaël Alesi)

(Photo Mickaël Alesi)
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