"On se retrouve avec les comptes bloqués": il a vendu sa voiture en 2021... mais reçoit toujours les PV

Ce plombier chauffagiste de Gattières se voit même désormais frappé d’une interdiction de contracter un crédit. Les amendes sont directement saisies sur ses comptes. Un non-sens

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G. L Publié le 08/03/2023 à 07:30, mis à jour le 08/03/2023 à 12:58
Saverio Napoli devant les PV qu’il reçoit en permanence à son domicile. Photo G. L

"On se retrouve avec les comptes bloqués…" C’est le genre d’histoire dont Saverio Napoli se serait bien passé. En novembre 2020, son entreprise de plombier chauffagiste de Saint-Martin-du-Var rencontre des difficultés. Il se voit contraint à la liquidation judiciaire. Parmi les biens que l’administrateur judiciaire peut revendre pour épurer le passif se trouve un utilitaire, un Fiat Doblo de 2001.

"Il valait 500 euros à tout casser", précise l’entrepreneur. Un administrateur judiciaire le saisit. "Nous avons livré le camion là où on nous le demandait." Quelques semaines plus tard, le 6 octobre 2021, Saverio et sa compagne Brenda, tous deux âgés de 29 ans, reçoivent le document officiel, l’acte d’adjudication émanant d’un huissier de justice. Il les informe de la vente de leur camion aux enchères à un garage niçois. Fin de l’histoire? Pas vraiment.

Quelques semaines plus tard, ils reçoivent un PV de stationnement à 16 euros. "Nous avons été un peu surpris. La procédure était officielle. Puis nous avons reçu un deuxième et un troisième PV." Toutes les contraventions se situent dans le même secteur, vers le boulevard Stalingrad.

Leurs courriers, mails et coups de fil à l’huissier de justice restent sans réponses. "J’ai réussi à retrouver le numéro de téléphone du garage concerné, grâce à l’acte d’adjudication. Le garagiste m’a dit que sa secrétaire est absente. Puis quelques semaines plus tard, comme ça ne bougeait pas, il m’a répondu qu’il s’en foutait, que ce n’était pas son problème."

Plusieurs centaines d'euros

Pendant ce temps, les PV, pour plusieurs centaines d’euros, continuent de s’accumuler dans la boîte aux lettres du couple qui finit par prendre un avocat. Une procédure dont ils se seraient bien passés alors qu’ils avaient réussi à redresser les finances.

"Comme les PV n’ont pas été payés, certains ont été majorés", se désole Brenda. La jeune femme multiplie les courriers, alerte qui elle peut, et déclare le véhicule cédé sur le site de l’Agence nationale des titres sécurisés (ANTS).

Un soir, constatant que son ancien véhicule prend toujours des amendes dans le même secteur de Nice, Saverio se décide à aller voir et tombe sur son utilitaire garé le long du trottoir. "Je voulais le récupérer. Car finalement, le changement de nom n’étant toujours pas effectué, c’est toujours le mien, non? Mais mon avocat m’a déconseillé de le faire au cas où des objets personnels se trouvent à l’intérieur."

Saverio décide donc dans la foulée d’aller déposer plainte au commissariat des Moulins. Personne ne veut la prendre. Même topo au commissariat Foch. "J’ai fini par me planter au milieu en disant que je ne repartirais pas sans avoir déposé plainte. Finalement, un policier auquel il était arrivé la même mésaventure l’a prise." Rien ne bougera pour autant. Leur dossier déposé auprès de l’officier du ministère public restera également sans réponse.

Aujourd’hui, le couple est dans une impasse totale. Saverio a retrouvé un CDI, mais il ne peut plus faire aucun crédit. Les amendes sont directement saisies sur son compte en banque. "Nous sommes sans recours, comment faire? L’avocat va se retourner contre qui?" Saverio et Brenda placent désormais tous leurs espoirs dans le défenseur des droits. Sans vraiment trop y croire.

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