Cela fait déjà un mois et demi que le petit Emile a disparu du hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), alors qu'il était en vacances en famille chez ses grands-parents.
Alors que des milliers d'articles ont déjà été publiés sur le sujet et que les rumeurs ne manquent pas autour de l'affaire, les jeunes parents d'Emile, Marie et Colomban ont accepté de témoigner dans un long entretien accordé à Famille Chrétienne.
"Faire confiance au travail des gendarmes"
Concernant l'avancement de l'enquête, Colomban continue "à faire confiance au travail des gendarmes chargés de l’enquête. Depuis le début, ils ont fait preuve d’un grand professionnalisme et de beaucoup d’empathie. Bien entendu, c’est leur boulot… Reste que leur investissement a été exceptionnel". Ce que confirme Marie: "La première nuit après la disparition, certains gendarmes n’ont presque pas dormi. Les recherches pour trouver Émile se sont poursuivies jusqu’à 2 heures du matin et ont recommencé le lendemain, dès le lever du jour".
Si les parents d'Emile sortent du silence aujourd'hui, c'est "avant tout pour remercier tous ceux qui nous soutiennent dans cette terrible épreuve". Ils ont attendu de le faire "au bon moment" et avec un média choisi par eux, ajoutant que cela ne veut pas dire qu'ils s'exprimeront ultérieurement. Ils remercient également ceux qui "ont gardé le silence face au harcèlement médiatique".
"Des témoignages malveillants dans la presse"
Concernant la couverture médiatique de l'affaire, Marie dénonce "certains témoignages malveillants dans la presse" qui "font preuve d’une ignorance crasse, à notre sujet et aussi sur mes parents, en première ligne dans cette histoire, mon père en particulier".
Elle explique également vouloir parler "d'une seule voix" avec sa famille et ses amis. La maman rebondit également sur les déclarations relatives à leur foi qui ont été faites. "Certains prétendent que nous allons à la messe plusieurs fois par jour, d’autres que nous sommes allés tranquillement à l’église prier pendant les battues, cela dans le but de nous faire passer pour des illuminés qui comptent uniquement sur la prière en négligeant l’action. Or, nous nous sommes donnés à fond sur les deux fronts en fonction de nos forces".
De son côté, Colomban évoque les "erreurs factuelles" qui ont été véhiculées. "On m’a reproché, par exemple, ainsi qu’à mon beau-père, d’être trop directifs pendant les battues. Parfois, il n’y avait pas de gendarmes avec les volontaires et il fallait bien guider les gens pour avancer en ligne sur des reliefs compliqués. Notre angoisse de père et grand-père était qu’on passe à côté d’Émile sans le voir. N’importe qui aurait pu le comprendre".
"Un immense merci"
En un mois et demi, les parents ont aussi reçu de nombreux messages de soutiens, en provenance d’Arménie, du Mexique, du Gabon, du Liban… "Très rapidement, des proches et moins proches ont débarqué de Mayenne, de la frontière du Luxembourg, de Dunkerque ou de la région de Vannes! Parmi les volontaires de la première heure, il y avait aussi nombre de gens du hameau des villages d’à côté – la société de chasse de Seyne-les-Alpes, notamment – mais également d’autres qui venaient de très loin. Le procureur nous a confié qu’il n’avait jamais vu une telle mobilisation spontanée", détaille Colomban.
Marie raconte qu'elle a été étonnée "jusqu'aux larmes" des témoignages d'affection qu'ils ont reçus. "Beaucoup de lettres, parfois des fleurs...", mais aussi une "prière magnifique, rédigée d'une traite par une certaine Lucie, une jeune bordelaise".
De nombreux enfants ont aussi "prié" pour eux. "Des agriculteurs nous ont rapportés: 'Nos petites filles prient pour vous', témoigne Marie. La fille aînée a dit à la seconde: 'Ce soir, on va au lit sans parler, on obéit tout de suite pour le petit garçon, pour son papa et sa maman!'"
Concernant leur appartenance à des associations très à droite et controversées, les parents déclarent n'avoir "rien à cacher", militer au Centre Charlier et à l’Agrif [Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l’identité française et chrétienne, NDLR], et en être "fiers".
"Cela ne nous fait pas peur de demander à Dieu un miracle…"
Marie reconnaît que "les premiers jours, c'était très dur de prier..." qu'ils n'y arrivaient pas. "Mais, une fois à l’église [Saint-Martin au Haut-Vernet, NDLR], nous étions pris par la liturgie. Tous les mots étaient pleins et lourds de sens".
Malgré le temps qui passe, tous deux gardent espoir. "On imagine forcément le pire, mais on ne peut s’empêcher d’espérer…", commente Colomban. Et Marie de compléter: "Cela ne nous fait pas peur de demander à Dieu un miracle…"
La maman ajoute qu'ils sont parfois "submergés par le chagrin et l’angoisse. On désespère un moment, et ensuite on est comme soulevés par l’espérance à cause d’une lettre ou d’un signe qui nous touche".
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