Monaco Telecom: ils ont décidé de quitter le navire

Ils sont 58 à avoir choisi de profiter du plan de départs volontaires lancé le 23 octobre par l’unique opérateur de la Principauté, soit 20% de l’effectif. Les raisons sont multiples. Portraits.

Anne-Claire Hillion Publié le 05/01/2015 à 08:10, mis à jour le 05/01/2015 à 08:12
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L'objectif fixé par la direction en octobre dernier était de 35 départs. Ils sont finalement 58 à avoir choisi de quitter l'entreprise.

Ils sont 58 à avoir choisi de profiter du plan de départs volontaires lancé le 23 octobre par l’unique opérateur de la Principauté, soit 20% de l’effectif. Les raisons sont multiples. Portraits.

Finalement le plan est plutôt pas mal. » C'est la conclusion qu'en tire un des 58 partants concernant le plan de départs volontaires proposés aux 180 salariés de Monaco Telecom. La direction avait fixé son objectif à 35 personnes.

C'est aujourd'hui plus de 20 % de l'effectif de l'unique opérateur de la Principauté qui a décidé de quitter le navire. « C'est donc une réussite car les objectifs sont largement atteints. Aujourd'hui nous allons pouvoir simplifier notre organisation et remplir notre feuille de route », rappelle Martin Peronnet, directeur général de Monaco Telecom.

Et même si cela disperse allégrement les rangs, il rassure : « La répartition est finalement assez équilibrée, même s'il est vrai que, du coup, des postes qui n'étaient pas ciblés sont en partance. Mais ça, c'est la règle du jeu du plan de départs volontaires. Quoi qu'il en soit, l'entreprise est en état de marche ! »

 


« Le dialogue ne fait plus partie de l’identité de l’entreprise »

Après le choc de l’annonce,il y a eu le refus et la colère.Puis les discussions et les calculs. Enfin, l’acceptation pour certains.Ils sont 58 sur 180 salariés de Monaco Telecom à avoir décidé de franchir le pas et de quitter une entreprise dans laquelle ils travaillaient, pour certains depuis 30 ans.

Départ en préretraite, projet personnel, lassitude, création d’entreprise.Tous avaient une bonne raison de faire ce choix. Quelques-uns ont accepté de la livrer, comme Alain, ce Monégasque de 60 ans, entré en 1984 dans l’entreprise et qui faisait parti des piliers. Il était aussi délégué du personnel et pour lui, qui se dit très attaché à son entreprise et loyal, la décision s’est prise à la dernière minute : « Il y a encore quinze jours j’aurais soutenu Mordicus que je ne partirai pas. Et puis il est vrai que les conditions de ce départ sont finalement intéressantes. J’ai calculé, j’en ai parlé à mes proches et vu mon âge, c’était vraiment une opportunité à saisir. »

Alain fera parti des derniers à faire ses cartons, au mois de juin, puisque son poste ne faisait pas parti des départs visés, a priori. « On m’a demandé de rester pour passer le relais. »

Ce qui n’est pas le cas d’Alexia* qui elle, n’a pas eu le choix dans la date. La quarantaine, cette habitante d’une commune limitrophe fait partie du service Compta au sein duquel les départs sont très importants.

Quasiment la moitié de l’effectif prend la poudre d’escampette (une douzaine de départs sur 28 postes).La conséquence d’un service qui se sentait viser par la restructuration. « Ce n’est pas vraiment que j’avais envie de partir mais je n’avais pas envie de rester.Je ne vois pas l’avenir dans cette entreprise.Tout est beaucoup trop flou. Et puis c’est vrai que de voir tout ce monde partir on ne sait pas trop dans quelles conditions on va continuer. Donc pour moi c’est une chance de nouveau départ, je la saisis

Violette*, elle, est beaucoup plus jeune et vient d’avoir son deuxième enfant mais elle a préféré prendre un chèque avant de se faire licencier. « Je savais que mon poste était sur la sellette. Il faut juste que je retrouve vite quelque chose mais ça ne va pas être évident

Steeve, 31 ans, fait parti des jeunes recrues et l’avenir, il le voit tout rose.« C’est une super-chance pour moi puisque je monte mon entreprise et cet apport soudain est un vrai coup de pouce. »

Ils partiront, selon les cas avec un chèque allant de 30.000 euros à plus de 100.000 euros.Et même si les raisons du départ divergent, ils se rejoignent sur « la cassure » qu’ils ont ressentie depuis que Xavier Niel a pris le pouvoir.

« Avant son arrivée, nous échangions beaucoup à tous niveaux sur les projets, c’était très participatif. Depuis son arrivée c’est tout l’inverse. Il n’y a plus du tout de dialogue et donc de visibilité, alors que cela faisait vraiment parti de l’identité de l’entreprise. Et ne pas pouvoir se projeter fait toujours peur. »
Peut-être une partie de la réponse à cette vague surprenante de départs...

*Le prénom a été changé.

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