Les amateurs de classic rock sont à la fête, cette année, au Sporting Summer Festival. Après Santana, Supertramp et Sting (et avant Joe Cocker le 5 août), c'est Bryan Ferry qui avait, samedi soir, les honneurs de la salle des Étoiles, bourrée à craquer pour accueillir l'ex-leader de Roxy Music. La soixantaine fringante et toujours très élégante (costume sombre, cravate, cheveux noir corbeau et mèche soigneusement brushée), plus grand et élancé qu'on ne l'imaginait, le crooner britannique n'a pas fait attendre son auditoire, entamant son concert à l'heure dite sur « I put a spell on you », un classique de Sreamin Jay Hawkins délivré en version lente pour se mettre en voix.
Pour cette tournée post-Olympia (titre de son dernier album), le brillant Ferry n'a pas lésiné. Il a tout pris en double : choristes, danseuses, guitaristes, clavistes et même batteurs.
La salle décolle avec « Slave to love »
Le son est puissant, mais maîtrisé. « Slave to Love », slow qui tue, fait décoller la salle vers les étoiles avec la majesté d'un Airbus A 380. Le set alterne idéalement reprises de Dylan (« Just Like Tom Thumb's Blues », « All Along the Watchtower »), Neil Young (« Like a Hurricane ») et John Lennon (« Jealous Guy »), titres du dernier album (« Alphaville ») , classiques de Roxy Music (« Avalon », « Oh Yeah ») et se termine sur un « Hold on (I'm Comin ) » de pur Rhythm'n'blues. Peu disert et souvent en retrait des projecteurs, Ferry se concentre sur son chant (voix toujours sublime) et laisse à ses musiciens et à ses danseuses le soin de faire le show. Sur « Like a Hurricane » une saxophoniste sosie d'Uma Thurman pousse un solo d'anthologie. Sur « My Only Love » (un vieux titre de Roxy période « Flesh and Blood »), ce sont les guitaristes qui se taillent la part du lion. La salle des Étoiles est sous le charme et voudrait que ça dure plus. Hélas ! Mr Ferry n'est pas un adepte des concerts marathons et il ne fait jamais de rappel. À l'arrivée pourtant, il sera vraiment difficile de dire quel était le plus beau concert de l'été au Sporting, entre celui-ci et celui de Sting en version symphonique. Les rockers british vieillissent décidément avec classe.
Philippe DUPUY
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