Toujours rien… Les travaux de réhabilitation du marché de la Condamine qui devaient démarrer en septembre se font attendre. Et cette latence titille le Conseil communal qui n'en peut plus. Mardi soir, au terme d'une séance publique, le maire et ses adjoints ont pris la parole pour faire état de leur amertume. Sur le même front, les élus ont adopté une ligne de conduite : demander au gouvernement une date de début de travaux ferme et définitive pour le début du chantier.
« En août 2007, la mairie validait un cahier des charges et l'ouverture du nouveau marché était programmée pour début 2009. S'en sont suivis des reports successifs imposés par le gouvernement jusqu'à la révision du projet à la baisse en avril 2011 » a rappelé le maire Georges Marsan. La dernière directive était une enveloppe de 7 260 000 e et un début des travaux en septembre 2011 pour ce chantier sous la maîtrise d'ouvrage et le financement du gouvernement. « À ce jour rien n'est commencé et nous n'avons aucune information officielle quant à la programmation d'une nouvelle date. Le coût n'est pas surdimensionné. Sans travaux, le marché tourne au ralenti, chaque report supplémentaire dégrade un peu plus la situation ».
«On nous mène en bateau »
Dans une interview récente, Georges Marsan n'a pas caché sa colère (Monaco Matin du 24 septembre). La « tempête » secoue la mairie depuis quelques jours. Les élus communaux ayant appris dans nos pages le report des travaux du marché de la Condamine (annoncé dans Monaco-Matin du 20 septembre par les membres du groupe politique Rassemblement & Enjeux). Certains membres du groupe étaient d'ailleurs présents, mardi soir, parmi le public, en mairie.
Et la colère du maire s'est propagée chez les élus. « Nous n'avons rien reçu pour savoir quand le projet démarrerait de la part du gouvernement. Doit-on faire l'économie du respect, du bon sens et de la franchise ?»déplore Yann Malghérini. Nicolas Croési embraye , « On nous mène en bateau. Il y a un mépris des institutions et des commerçants. On ne sait rien officiellement »s'émeut l'élu. « Le marché est une opération d'utilité publique. On ne peut pas le laisser péricliter. Il participe à l'attractivité de Monaco, dont on nous parle toute la journée. La crise ne doit pas être un alibi ». De son côté, Françoise Gamerdinger tisse le parallèle avec le projet de la médiathèque, lui aussi suspendu au printemps 2010 et toujours pas précisément relancé. « Ce qui m'inquiète, c'est que nous touchons à deux aspects populaires d'une commune : la médiathèque et le marché. Je suis inquiète pour l'image de Monaco. On parle de faire venir des gens, mais si on ne pense pas aux Monégasques et résidents, c'est grave ».
Enfin, Jean Marc Deoriti-Castellini juge la situation « intolérable pour les commerçants qui de report en report, ne savent pas ce qu'il va se passer ».
Des commerçants qui étaient d'ailleurs venus écouter en nombre les débats du Conseil communal. Soucieux de la suite. Le maire devrait prochainement parler du dossier auprès des élus du Conseil national. En attendant une réaction du gouvernement.
CEDRIC VERANY
cverany@monacomatin.mc
commentaires